Nouveau coup dur pour la Net-économie américaine : le célébre libraire en ligne Amazon licencie 15 % de ses effectifs et ferme deux sites aux Etats-Unis. Jeff Bezos, PDG de la compagnie, a estimé que la perte de 1 300 postes était nécessaire pour parvenir à l’objectif de la rentabilité au quatrième trimestre 2001.Les syndicats et certains employés d’Amazon.com contestent néanmoins le bien-fondé de ces licenciements, et font remarquer que la mesure touche principalement un secteur de l’entreprise qui cherche depuis des mois ?” et pour la première fois dans l’histoire d’Amazon ?” à créer une section syndicale.” Nous sommes persuadés qu’on agite le drapeau rouge : le seul service clients concerné par les suppressions d’emploi est celui où l’on tente de monter un syndicat “, a déclaré Marcus Courtney, responsable de l’Alliance de Washington des travailleurs de la technologie, une organisation syndicale spécialisée dans les sociétés high-tech.Quatre cents employés du service clients de Seattle sont concernés par les suppressions d’emploi. Ils souhaitaient créer une section syndicale pour protester contre les bas salaires, la surcharge de travail et l’effondrement de la valeur des stocks-options qui leur ont été accordées.” Nous avons des objectifs clairs, relatifs à la rentabilité au quatrième trimestre. Il fallait le faire pour parvenir à la rentabilité et pour la santé d’Amazon.com à long terme “, a expliqué de son côté le directeur financier, Warren Jensen.Amazon fermera un centre de distribution à McDonough (Georgie) et son centre de services à la clientèle de Seattle. En outre, le centre de distribution de Seattle opérera désormais en fonction d’un calendrier saisonnier.
” Esclave de Wall Street “
Cette annonce n’a pas surpris les analystes, compte tenu qu’Amazon accumule les pertes et que les ventes de fin d’année ont été décevantes. De plus, font valoir les analystes, cette société, encore jeune (cinq ans d’existence), manque encore d’expérience dans la gestion de ses stocks.Amazon.com a annoncé, pour le quatrième trimestre 2000, une perte nette pro forma de 90,4 millions de dollars (83 millions d’euros), contre 184,9 millions de dollars (170 millions d’euros) l’an dernier sur la même période.Pour certains salariés de l’entreprise, la direction a cédé aux exigences de Wall Street et de ses actionnaires. “
Ce sont des épiciers, des esclaves de Wall Street. Il n’y a plus de vision à long terme
“, a déclaré Toni Blasio, un employé licencié après deux ans de maison.Zach Works, l’un des soixante-dix employés du service clients de Seattle, qui conservera son emploi, n’en exprime pas moins son amertume. ”
Je ne peux m’empêcher de penser que mes amis ont été sacrifiés sur l’autel de Wall Sreet. Amazon a éliminé un secteur de l’entreprise qui demandait voix au chapitre”.Amazon, l’une des plus impressionnantes success-stories du commerce électronique, a pâti au premier chef de l’effondrement des valeurs des nouvelles technologies en Bourse.Le titre Amazon, qui a coté jusqu’à 85 dollars l’an dernier, séchangeait mardi à 18 dollars.
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