Après Google, Tesla, Uber ou Apple, Amazon va-t-il lui aussi se lancer dans le développement de systèmes de conduite sans chauffeur ? Pas tout à fait, si l’on en croit le Wall Street Journal. Le quotidien nous apprend que la société de Jeff Bezos a bien constitué une équipe il y a plus d’un an pour réfléchir à ce que pourrait lui apporter cette nouvelle technologie et qu’une douzaine d’employés serait mobilisée sur le sujet. Mais pas question de constituer une flotte de véhicules. Il s’agit juste pour le moment de déterminer comment tirer profit de ces machines dans un futur proche.
Améliorer la livraison du dernier kilomètre
Le projet n’en serait qu’à ses débuts. L’idée est bien entendu de voir comment les véhicules autonomes pourraient raccourcir encore davantage le délai de livraisons des produits commandés sur son site. Notamment pour rendre plus efficient ce que l’on appelle « le dernier kilomètre ». Il s’agit de la chaîne de distribution finale qui repose majoritairement sur du transport routier. Elle ne représente pas la plus grande partie du trajet mais pèse lourd en terme écologique et financier puisqu’elle consiste la plupart du temps à mobiliser du personnel pour circuler dans des centres-villes jusqu’au domicile du client.
Amazon aurait même organisé un événement autour de nouveaux modes de transports. Des experts en voitures autonomes y auraient pris part sous la houlette de H.B. Siegel, en charge des « nouvelles idées » du géant du e-commerce.
Les camions autonomes, la cible principale d’Amazon
La société de Jeff Bezos loue actuellement une quarantaine d’avions et aurait investi dans des milliers de camions, qui passent une grande partie de leur temps à sillonner les autoroutes. L’entreprise envisagerait prioritairement de convertir ces fameux camions à la conduite autonome. Contrairement aux hommes, les véhicules sans conducteurs n’ont pas besoin de s’arrêter pour faire des pauses et pourraient rouler toute la nuit. De quoi réduire considérablement le temps de trajet et révolutionner toute la chaîne d’approvisionnement. Malgré tout, les drones resteraient la priorité pour Amazon. Ce qui n’empêche pas que les aéronefs seront amenés à communiquer avec les véhicules sans chauffeur pour coordonner les livraisons.
Au mois de janvier dernier, Recode avait découvert qu’Amazon avait déposé un brevet pour coordonner une flotte de véhicules autonomes sur les routes. Une offre d’emploi sur le site officiel mentionnait même récemment un chercheur apte à « développer de futurs systèmes de mobilité de transport » au sein de la division Amazon Robotics qui s’était concentrée jusqu’à présent essentiellement sur la logistique de ses entrepôts. Il faut dire que depuis plusieurs années, Amazon a réalisé beaucoup d’efforts pour améliorer sa chaîne d’approvisionnement. La société envisagerait maintenant de transporter des marchandises pour d’autres entreprises, et de rivaliser ainsi avec des acteurs bien installés sur ce créneau comme FedEx. Les enjeux de développement sont donc énormes.
Rappelons enfin que lors du dernier CES, Amazon était omniprésent avec son assistant virtuel Alexa. Ce dernier a fait une irruption très remarquée dans de nombreux systèmes de navigation grâce à des partenariats passés avec des constructeurs comme BMW, Mercedes ou Ford. Alexa sert, dans ce contexte, à lancer des services à bord et permet d’interagir à distance avec les objets connectés de son domicile. Un savoir-faire qui pourrait être réutilisé à bord de ses camions de livraison du futur.
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