La partie édition de livres d’Amazon est sous le feu des critiques de la presse américaine, car elle est la seule maison d’édition de grande taille à refuser de vendre des versions numériques de ses livres et livres audio aux bibliothèques.
Or, durant la pandémie, si le volume d’emprunts physiques a baissé dans les bibliothèques américaines, celui des titres numériques a bondi. En effet, aux Etats-Unis, le service Libby permet à tout individu enregistré dans une bibliothèque municipale enregistrée dans le réseau, d’emprunter une copie numérique d’un livre – et si toutes les licences sont prises à un instant T, on passe alors sur liste d’attente.
Mais alors que la branche édition d’Amazon attire de plus en plus d’auteurs à succès dans son écosystème – Andy Weir (Seul sur Mars), Dean Koontz (Les Yeux des Ténèbres ), etc. – elle se refuse à participer à ce système. Privant ainsi tout le réseau numérique américain d’emprunts de livres de ces titres, e-books, comme audiobooks.
Une gêne semble planer autour de cet état de fait : Amazon a en effet refusé une interview au journaliste du Washington Post qui met en lumière cette affaire, de même que tous les auteurs sous contrat Amazon qu’il a contactés.
Le géant américain s’est contenté d’envoyer un communiqué dans lequel il répond « qu’il n’est pas certain selon nous que le système actuel de prêts numériques des bibliothèques représente un bon équilibre entre les intérêts des auteurs et ceux des usagers ».
Amazon poursuit en indiquant qu’il voit ce blocage actuel comme « une opportunité pour inventer une nouvelle approche qui permettra d’élargir le lectorat et à servir les usages des bibliothèques, tout en protégeant en même temps les intérêts des auteurs […] ».
En clair, il s’agit d’une affaire de gros sous. Dans le domaine du numérique, ce souci n’est pas nouveau et ne concerne initialement pas Amazon. Il y a en effet des tensions aux Etats-Unis entre les bibliothèques, qui trouvent le tarif des licences des titres numériques trop élevés (et chaque bibliothèque paye pour un nombre de prêts après lesquels l’œuvre « disparaît »), et certains éditeurs qui pensent que le système de prêts d’ebooks/audiobooks fait du tort à leur volume de vente.
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Mais dans le cas d’Amazon, son refus de participer est bien plus grave. En maîtrisant l’édition, la vente ainsi que les supports de lecture (Kindle), le titan devient bien trop puissant dans le domaine. Il semble ici possible que l’administration de Joe Biden, qui commence à avoir les GAFAM dans son collimateur, accélère les procédures entamées par l’administration Trump. Et la situation de contrôle sur le livre d’Amazon pourrait vite se retrouver sous les feux des projecteurs.
Source : Washington Post
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