Lancée comme un libraire virtuel il y a plus de cinq ans, la société Amazon se diversifie depuis un an en signant des accords avec d’autres cybermarchands, dont elle prend, en général, une participation minoritaire. Elle a ainsi dépensé plus de 200 millions de dollars dans Drugtore.com (pharmacie et santé), Homegrocer.com (alimentation), LivingandPets.com (animaux de compagnie), ouvrant ces dernières semaines les magasins correspondants sur son site.Mais, notamment dans le cas de Drugstore et Living, cette expansion est pratiquement sans risque : ce sont les sites eux-mêmes qui continuent de gérer les commandes – et les stocks – des articles commandés par les clients du site d’Amazon.La firme de Seattle a même obtenu de ses nouveaux partenaires des versements de 100 millions de dollars, par des publicités placées sur son site. La semaine dernière, elle a encore ajouté une enseigne à son réseau avec les services de téléchargement musical de la start-up Audible.Là encore, Amazon a acquis 5 % du capital de la firme, pour 20 millions de dollars, cette dernière lui versant en outre 30 millions de dollars en publicité sur son site.
En un trimestre 2000, autant de pertes qu’en un semestre 1999
Cette politique de diversification et d’expansion rapide, et à moindres frais, n’empêche pas la firme dirigée par Jeff Bezos de continuer à accumuler les déficits. Au premier trimestre de cette année, elle a encore perdu 308 millions de dollars, soit près de la moitié des pertes de l’année dernière, évaluées à 719 millions de dollars.D’un point de vue opérationnel, Amazon perd encore de l’argent sur la totalité de ses activités, à l’exception des livres, mais la firme ne veut pas donner de chiffres précis dans ce domaine. Dans le secteur des jouets et de l’électronique grand public, elle a ainsi perdu 69 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 97,3 millions de dollars. A l’international : 27 millions de pertes, pour un chiffre d’affaires de 75 millions de dollars.Dans un proche avenir, Amazon continuera à sceller des accords avec d’autres marchands en ligne, qui sont prêts à payer – cher – leur présence chez le numéro un mondial des cybermarchands, ce dernier pouvant consacrer ses investissements à la promotion et au marketing, plutôt qu’aux frais de gestion des marchandises proposées. Le privilège des forts.
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