Des faux escarpins Louboutin aux iPhones contrefaits, des copies de produits de luxe à ceux du quotidien… Les contrefaçons, que l’on trouvait encore sur le site d’Amazon il y a peu, devraient se faire de plus en plus rares. C’est du moins l’objectif du géant de l’e-commerce qui a annoncé, dans un communiqué publié jeudi 20 avril, le lancement d’un nouveau programme d’identification et de traque des contrefacteurs. Concrètement, l’initiative, appelée « Anti-Counterfeiting Exchange (ACX) » – soit Plateforme contre la contrefaçon en français, permettra aux vendeurs et aux magasins de la place de marché d’Amazon, d’échanger, anonymement, des informations sur toutes les sociétés soupçonnées de vendre des imitations.
Depuis des années, Amazon veille à supprimer tous les produits contrefaits de son site d’e-commerce. En amont, il détecte les offres frauduleuses grâce à des algorithmes de machine learning qui scrutent l’offre de la marketplace, à la recherche de potentiels produits frauduleux. Il demande de plus en plus d’informations aux sociétés qui souhaitent vendre leurs produits sur son site. Les vendeurs partenaires doivent fournir pièce d’identité, adresse, compte bancaire, et passent par des entretiens vidéo au cours desquels Amazon vérifie la véracité de ces données. Le groupe, dans son dernier rapport sur la protection des marques, explique avoir bloqué l’année dernière près de 800 000 tentatives frauduleuses de création de comptes vendeurs. C’était 2,5 millions en 2021 et 6 millions en 2020. Amazon partage aussi des informations avec les douanes américaines pour les aider à cibler les expéditions qui contiendraient des contrefaçons.
1 Français sur 10 achète une contrefaçon, à son insu
En aval, la plateforme n’hésite pas à saisir et détruire les articles copiés. Le groupe a annoncé, début avril 2023, avoir supprimé en 2022 plus de 6 millions de produits contrefaits dans le monde. En 2021, c’était deux fois moins. Car malgré toutes les mesures prises, les vendeurs de ces imitations illégales parviennent encore à passer entre les gouttes et à vendre sur le site d’Amazon leurs produits.
En France, on estime que c’est près d’une personne sur dix (9%) qui aurait acheté à son insu des produits contrefaits, selon des chiffres de 2021 de l’Office de l’Union Européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) – achats en ligne et en physique confondus. Et même si tous les clients d’Amazon qui ont acheté ces copies illégales peuvent les renvoyer et se faire rembourser, il ne faut pas oublier les dangers de ce type de produits.
Identifier plus rapidement les contrefacteurs
Les articles contrefaits sont aussi « synonymes de dangers pour la santé et la sécurité » du consommateur, rappelait en 2022 l’Union des fabricants (Unifab). Donner la possibilité aux vendeurs, déjà présents sur la plateforme, d’échanger des informations, devrait donc permettre d’identifier plus rapidement les contrevenants. Ce sont souvent les « sociétés copiées » qui repèrent leurs produits imités sans autorisation.
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« Nous pensons qu’il est essentiel de partager des informations sur les contrefacteurs confirmés afin d’aider l’ensemble du secteur à arrêter ces criminels plus tôt », a souligné Dharmesh Mehta, vice-président d’Amazon chargé des services aux partenaires de vente, cité dans le communiqué. Si Amazon intensifie ses efforts de lutte contre la contrefaçon, c’est aussi parce que la société pourrait être jugée directement responsable des ventes de produits contrefaits qui ont lieu sur sa plateforme d’e-commerce.
En décembre dernier, la Cour de justice de l’UE a estimé que le géant pourrait être considéré comme faisant lui-même la promotion de faux produits Louboutin vendus sur son site par des tiers – une cour d’appel devra trancher le fond de cette affaire dans les prochains mois. Mais en attendant, le groupe veille, en multipliant les moyens de lutte contre la contrefaçon, à éloigner cette possibilité qui pourrait le conduire à devoir payer des millions de dommages et intérêts aux marques lésées.
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Source : Communiqué de presse d'Amazon