Le projet Kuiper est lancé. Six ans après que le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, l’ait annoncé, le voilà enfin dans l’espace, avec le départ du premier lot de satellites en orbite. Amazon a réussi à lancer 27 satellites par le biais d’une fusée Atlas V de la United Launch Alliance, une entreprise (en vente) avec qui le géant du e-commerce a signé pour faire le pont entre Cap Canaveral et l’orbite basse, à une altitude de 450 kilomètres. D’autres lancements Kuiper seront réalisés par Blue Origin, une autre entreprise de Jeff Bezos, mais aussi des Européens d’Arianespace, avec la fusée Ariane 5.
Les satellites Kuiper ne resteront pas à 450 kilomètres d’altitude. Après avoir été lâchés en orbite, ces derniers vont venir se placer à 630 kilomètres d’altitude, là où se situe leur altitude opérationnelle. « Pendant que les satellites terminent le processus de mise en orbite, nous nous concentrerons sur notre objectif de mission ultime : fournir une connectivité réseau de bout en bout », ont écrit les représentants d’Amazon dans une déclaration préalable au lancement. La couverture réseau est prévue pour cette fin d’année.

Un premier tir pour Kuiper a déjà été réalisé avant celui de ce lundi 28 avril à 19 h 01 (en heure locale). Mais il s’agissait d’un vol d’essai, avec des prototypes de satellites. Il prenait place en octobre 2023. Depuis, les plans d’Amazon avec son réseau Internet par satellites ont pris du retard. Alors que Kuiper a réalisé sa première mission de déploiement de sa constellation, Starlink a, depuis le début de l’année, lançait pas moins de 31 lots de nouveaux satellites Starlink en orbite.
Le réseau Internet de SpaceX se compose déjà de plus de 7 200 astres en orbite. Un nombre deux fois supérieur à celui de ce que vise Kuiper à la fin de sa première phase, qui doit compter 3 200 satellites. Trois heures avant le lancement de la fusée Atlas V pour le compte d’Amazon, SpaceX lançait une fusée. Un second lancement avait lieu pas moins de quatre heures après, de quoi se rendre compte de la fréquence de tirs de la société.
On the shoulders of #AtlasV, #ProjectKuiper takes flight!https://t.co/B8eRFjLr7d pic.twitter.com/H3VS6Q76zp
— ULA (@ulalaunch) April 28, 2025
Kuiper, des satellites de pointe en retard
Amazon insiste néanmoins sur le fait que ses satellites seraient plus aboutis que ceux de Starlink, y compris sur la question de la pollution lumineuse. « Les satellites sont recouverts d’un film miroir diélectrique unique à Kuiper qui disperse la lumière solaire réfléchie pour les rendre moins visibles pour les astronomes au sol », expliquaient les responsables de Kuiper. Sur le plan technique, ils ajoutaient : « Nous avons amélioré les performances de chaque système et sous-système à bord, y compris les antennes à réseau phasé, les processeurs, les panneaux solaires, les systèmes de propulsion et les liaisons optiques inter-satellites ».
Initialement, le lancement du premier lot de satellites était prévu pour le 9 avril dernier. Amazon avait annulé cette tentative à cause des conditions météorologiques. Il fallait ensuite à Kuiper d’obtenir un créneau de lancement sur l’Eastern Range et le pas de tir exploité par l’US Air Force. En attendant, l’actualité autour du réseau Internet par satellites d’Amazon s’est concentrée autour des difficultés de l’entreprise à produire ses satellites. Bloomberg rapportait ainsi qu’un an après le lancement de la production de ces astres à Seattle, seulement une petite poignée d’unités avaient été produites. Amazon s’est pourtant donné un objectif : mettre en orbite 1 600 appareils avant l’été 2026.
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