Amazon, qui a ouvert en 1995 et a accumulé près de 3 milliards de dollars de dettes depuis ses débuts en Bourse en 1997, a publié un bénéfice net de 5 millions de dollars pour le trimestre clos au 31 décembre. Soit 1 cent par action, contre une perte de 545 millions (1,53 dollar par action) un an plus tôt.Le chiffre d’affaires a atteint le record de 1,12 milliard de dollars, contre 972 millions un an plus tôt, soit une croissance de 15 %, trois fois plus forte que ce qu’escomptaient la plupart des analystes. Les filiales étrangères ?” Grande-Bretagne, Allemagne, France et Japon ?” ont réalisé à elles seules des ventes de 262 millions de dollars, un chiffre en hausse de 81 %, et qui représente 29 % du chiffre d’affaires trimestriel global.
La vraie surprise est qu’il s’agit d’un bénéfice… net
Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires atteint 3,12 milliards. Ces bons résultats ont fait progresser le titre Amazon de 25 % dès l’ouverture du Nasdaq mardi, à 12,74 dollars. “Nous avons dépassé les attentes à pratiquement chaque poste de nos résultats “, s’est félicité Warren Jenson, directeur financier d’Amazon, lors d’une conférence téléphonique.Le distributeur en ligne de produits culturels était depuis des mois dans le collimateur de nombreux investisseurs et analystes qui lui reprochaient ses pertes sans fin et l’accent mis non pas sur le résultat net mais sur son résultat opérationnel pro forma, qui omet de nombreux coûts. Wall Street a été d’autant plus surpris que Jeff Bezos, le patron d’Amazon, n’avait promis qu’un résultat opérationnel pro forma à l’équilibre.Pour le premier trimestre de cette année, Amazon prévoit une croissance comprise entre 11 et 18 % de son chiffre d’affaires, qui atteindrait ainsi la zone des 775-825 millions de dollars, avec un résultat opérationnel pro forma à l’équilibre, et une perte de 16 millions.Le chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année 2002 est prévu en hausse de 10 %, avec un bénéfice opérationnel pro forma de l’ordre de 30 millions de dollars.
L’international comme moteur de croissance
Les ventes de produits culturels, en baisse de 13 % au troisième trimestre, se sont reprises de 5 % sur les trois derniers mois de l’année pour atteindre 538 millions de dollars. A 216 millions, le chiffre d’affaires de la division Electronique/cuisine/outillage a en revanche diminué de 2 %, après avoir été longtemps un moteur de la croissance du groupe.La division Services, la plus petite mais la plus rentable du groupe, a augmenté ses ventes de 3 %, à 98 millions de dollars, grâce à la sous-traitance de sites de commerce en ligne de distributeurs comme Toys’R’Us et Target.La plus forte croissance est à mettre au compte de la division Etranger, qui a accru ses ventes de 81 %, à 262 millions de dollars, tout en limitant sa perte opérationnelle à 11 millions. L’Allemagne et le Royaume-Uni, les deux plus anciennes implantations d’Amazon à l’étranger, sont devenues bénéficiaires lors de leur troisième année de fonctionnement alors qu’il a fallu cinq ans pour qu’Amazon y parvienne aux Etats-Unis. Le groupe de Seattle escompte que l’international représentera la moitié de son chiffre d’affaires à l’horizon 2005.
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