Cela aurait pu être un des grands moments du commerce électronique. Fin janvier, Amazon, le champion de la vente en ligne pour les particuliers, annoncera pour la première fois avoir enregistré un bénéfice à l’occasion de son quatrième trimestre.Pas de quoi pavoiser pourtant. Comme le montrent les résultats financiers de son troisième trimestre, dévoilés hier, la compagnie de Jeff Bezos devra ?” pour atteindre cet objectif ?” se livrer à des pratiques comptables guère reluisantes alors qu’elle traverse une mauvaise passe.De juillet à septembre, les ventes se sont élevées à 639 millions de dollars. Soit le même chiffre que l’an dernier. Pourtant, Amazon enregistre cette année les ventes d’un nouveau service, la commercialisation de produits d’occasion, qui aurait dû faire progresser le chiffre d’affaires.
” Des pertes opérationnelles pro forma “
La société de Seattle peut toutefois se prévaloir des effets néfastes des événements du 11 septembre, qui lui auraient coûté entre 25 et 35 millions de dollars, selon ses propres estimations. Reste un constat : les ventes de la compagnie auront baissé d’un trimestre à l’autre pour la troisième fois consécutive.Malgré tout, Amazon se réjouit de son trimestre. C’est que la société annonce des pertes de 27 millions de dollars, lui permettant d’espérer des bénéfices pour les trois prochains mois.Mais il s’agit ici de ” pertes opérationnelles pro forma “. Soit le dernier terme à la mode pour les directeurs financiers désireux de présenter sous un jour favorable les comptes de leur société. Sous ce vocable se cache une manière de présenter ses résultats excluant des dépenses comme les frais de restructuration ou de dette.
Une dette de plus de 2,5 milliards de dollars
De fait, selon les principes GAAP (Generally Accepted Accounting Principles), standard comptable aux Etats-Unis, Amazon a perdu 170 millions de dollars lors des trois derniers mois. Et ne quittera pas le rouge à la fin du prochain trimestre.La présentation de ces mythiques bénéfices opérationnels pro forma ne suffira même pas à redorer le blason de la société. Les analystes se posent en effet des questions sur la viabilité d’Amazon. Les résultats en question excluant le remboursement de la dette.Et la société de Jeff Bezos a une dette de plus de 2,5 milliards de dollars, un poste de dépense qui grève ses comptes. Malgré son statut de géant du Web, Amazon reste une start-up et doit encore démontrer la validité de son modèle économique.
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