Après plusieurs semaines de silence, Amazon se justifie enfin dans l’affaire qui l’oppose à Hachette. Posté sur le blog du Kindle, son communiqué confirme bien restreindre le réapprovisionnement et la mise en avant sur son site des titres de l’éditeur depuis plusieurs mois.
Une tactique de négociation légitime, selon le géant du e-commerce. Il cherche par ce biais à renégocier son contrat avec Hachette afin d’obtenir soi-disant plus pour « les consommateurs ». Mais l’idée est bien de forcer l’éditeur à baisser ses marges sur les livres électroniques. Amazon enfonce le clou : « C’est le droit du revendeur de déterminer si les conditions du contrat de l’offre sont acceptables et de stocker les livres en fonction ».
Le conflit ne serait pas prêt d’être résolu
Sur ses pratiques de rétorsion, Amazon reste vague. « Nous achetons actuellement moins d’exemplaires papier de titres de l’éditeur hachette que d’habitude pour alimenter notre inventaire et nos stocks et nous ne prenons plus de précommandes sur les titres dont les dates de publication sont à venir ». Pas un mot, en revanche, sur les augmentations soudaines de prix pour décourager les internautes à acheter du Hachette ou sur les bandeaux publicitaires les redirigeant vers d’autres ouvrages similaires mais moins chers.
Les libraires feraient cela tous les jours dans leur boutique, se défend Amazon. Qui est en effet libre de mettre en avant ou pas des ouvrages dans son magasin et de garder ou non des livres en stock. Sauf qu’Amazon n’est pas vraiment un petit libraire, puisqu’il détient le monopole de la vente d’e-books aux Etats-Unis (60% des exemplaires), et domine 30% du marché papier.
Concernant les clients pénalisés, Amazon souligne qu’ils peuvent toujours commander des livres Hachette même si les délais de livraison sont allongés. Par ailleurs, sur 1000 ouvrages, 989 ne seraient pas affectés par ces restrictions. Peanuts pour le site mais pas pour les auteurs, dont les revenus se trouvent dûment impactés. Le géant de l’e-commerce propose donc de financer pour moitié une enveloppe pour les dédommager, à condition qu’Hachette fournisse les 50% restants.
Le site s’est déclaré, enfin, très pessimiste sur la durée des négociations. Le conflit ne serait en effet pas prêt d’être résolu, selon lui.
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