Devant les supermarchés virtuels, les cyberconsommateurs ne se bousculent pas. En quête de nouveaux clients, Amazon vient donc de lancer un nouveau programme aux Etats-Unis du nom de Corporate Account. L’objectif est de permettre à une entreprise ou une institution de gérer ses achats de produits via un compte unique, et non plus de multiples comptes d’employés. A peine dévoilé, ce dispositif apparaît toutefois bien rudimentaire.
Un compte qui n’est pas prêt pour les réalités de l’entreprise
Un Corporate account permet à une entreprise d’ouvrir une ligne de crédit auprès d’Amazon, d’autoriser ou non les employés à l’utiliser, et d’obtenir un historique des achats. Le service ne se révèle pas particulièrement bon marché. Aucune réduction n’est accordée pour des achats en groupe. Pas question non plus de fonctionnalités aussi simples qu’une limitation des volumes d’achats par salarié. Les bibliothèques Sheridan, de la John Hopkins University, à Baltimore, ont bien ouvert un compte sur ce programme. Mais elles le perçoivent comme une possibilité de faire certains achats, et non comme un remplaçant des circuits habituels. “Pour réaliser des acquisitions rapides de livres ou de matériel multimédia, ce système peut se révéler intéressant “, explique David James, le responsable des achats. Le Corporate account d’Amazon ne semble toutefois pas prêt pour les réalités de l’entreprise. “Notre bureaucratie a un fonctionnement complexe. Amazon demande un paiement en un mois. Je ne suis pas certain que l’université puisse systématiquement tenir un tel délai “, ajoute-t-il.Pour réussir, l’initiative d’Amazon devra évoluer, en particulier technologiquement. Un lourd chantier juge Martha Bennett, analyste au Giga Group qui souligne les difficultés rencontrées par les spécialistes de l’e-procurement comme Ariba ou CommerceOne. “En Angleterre, un supermarché en ligne a mis en place un intranet pour les employés de ses entreprises clientes. Ils peuvent ainsi bénéficier de promotions spéciales”. Passer du grand public au monde professionnel n’est donc pas impossible, mais cela demande un modèle économique digne de ce nom.* à New York
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