A ses débuts, la créature de Jeff Bezos ?” son fondateur et PDG ?” pouvait livrer uniquement dans 50 états américains, et dans 40 pays. De nos jours, Amazon peut se targuer d’avoir livré 20 millions d’ouvrages dans 150 pays, alors que la barre du million de livres expédiés avait été franchie en octobre 1997, et celle des 10 millions en juin 1999.
Expansion européenne
Mais la société ne s’est pas seulement contenté de livrer à l’étranger. Elle s’est implantée en Europe, non sans succès. En Angleterre, l’américain est devenu très rapidement le principal concurrent de de Waterstone’s et WH Smith, les deux piliers de la diffusion de livres en Angleterre.Comme le soulignait le vice-président d’Amazon.com à l’international Diego Piacentini : “ Amazon.co.uk, Amazon.de [ouverts en octobre 1998, NDLR] et Amazon.com sont classés respectivement numéros un, deux et trois parmi les sites d’e-commerce européens les plus populaires. Et nous avons l’intention de poursuivre notre implantation en Europe “.
Après la Hollande, le site français devrait ouvrir en septembre 2000.
Des hauts et des bas en Bourse
La société s’est introduite en Bourse en mai 1997. En trois ans, l’action est passée de 2 dollars à 120 dollars, avant de chuter lourdement en début d’année et d’atteindre son cours actuel : elle est sous la barre des 40 dollars.
La raison de cette disgrâce : de trop fortes dépenses et une diversification critiquée. Selon Ravi Suria, analyste de Lehman Brothers : “ Le site sera à court de liquidités d’ici à un an, à moins de sortir un lapin financier de son chapeau magique “. La Bourse a pourtant mis du temps à se rendre compte des dangers de la stratégie de développement d’Amazon.Si le chiffre d’affaires d’Amazon croît régulièrement ?” il est passé de 16 millions de dollars en 1996 à 1,6 milliards de dollars en 1999 ?”, les pertes suivent la tendance : de moins de 6 millions de dollars en 1996, elles sont passées à 390 millions de dollars en 1999.En sus de son métier historique de libraire, Amazon.com est devenu un touche à tout des biens culturels ?” CD-ROM de jeux, vidéos, logiciels sont vendus sur le site depuis novembre 1999 ?”, allant même jusqu’à entrer dans le secteur du jouet en juillet 1999, ou à investir dans les sites de vente d’automobiles, ou d’ articles de santé. Après la correction infligée par les marchés financiers, il semblerait que Jeff Bezos soit devenu plus raisonnable, en se contentant d’accords avec des vendeurs existants.En attendant, seule l’activité historique tend à devenir rentable ?” et encore, seulement aux Etats-Unis ?” depuis quelques mois. Autant dire que les résultats du deuxième trimestre de lannée fiscale 2000, publiés le 26 juillet prochain, sont très attendus par la communauté financière.
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