Les plates-formes de streaming arriveront-elles un jour à sortir simultanément leurs films en ligne et dans les salles françaises ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, elles tentent une timide incursion en organisant des avant-premières à Paris.
Amazon annonce cette semaine lancer un Prime vidéo club du 9 au 12 décembre place de la Madeleine. L’événement sera gratuit et entend renouer avec la nostalgie des vidéos club.
Le long métrage, Spencer, avec Kristen Stewart en Lady Di, dont la mise en ligne est prévue début 2022, sera projeté. D’autres titres seront montrés comme la série Reacher et The Ferragnez, mais la programmation complète ne sera annoncée que le 29 novembre sur le site dédié. Des animations avec des ateliers doublage seront aussi proposées, ainsi que la possibilité de réserver une salle de projection privée.
Amazon en confrontation avec Netflix
L’événement d’Amazon se tiendra au même moment que la rétrospective de Netflix à la Cinémathèque française, qui doit avoir lieu du 7 au 13 décembre. Difficile d’y voir une coïncidence. Il s’agit d’un cycle de projections de neuf titres, mixant exclusivités (The Lost Daughter), et productions déjà en ligne (Clair-obscur). Globalement, la programmation se veut davantage orientée vers les “films d’auteur” que celle de Prime vidéo et comprend aussi des conférences.
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Des tensions vives avec le milieu du cinéma français
A l’origine, cela devait être un vrai petit festival baptisé “Netflix Film club” qui aurait associé des salles privées, comme celles des réseaux MK2 ou Utopia. Mais les distributeurs français y ont vu un coup de canif porté à la chronologie des médias.
D’après eux, les salles qui respectent le circuit classique se seraient retrouvées concurrencées par les partenaires de Netflix et leurs exclusivités. Les organisations professionnelles et des figures comme le réalisateur Xavier Beauvois se sont fortement mobilisées contre.
Netflix a fini par céder et se retrancher sur un événement plus modeste sans impliquer les exploitants de salle.
Les tensions sont donc encore vives entre les plates-formes de streaming et le milieu du cinéma en France. Rappelons qu’elles ont accepté de financer davantage la production hexagonale, à condition de bénéficier d’un délai raccourci entre la sortie en salles d’un film et la possibilité de le mettre en ligne. Mais pour le moment, elles n’ont pas obtenu cette compensation : les délais ne sont toujours pas tranchés après plusieurs mois de négociations.
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