Des coéquipiers brillants qui inventent l’avenir et rient le long du chemin. C’est l’image d’Epinal que Jeff Bezos aimerait que l’on ait de ses salariés. C’est ainsi en tous cas qu’il les décrit dans un mail envoyé ce week-end à tout son personnel. Une réponse prompte et inattendue à l’enquête publiée la veille par le New-York Times sur l’enfer que vivent les cadres de l’entreprise.
Contactés à toute heure du jour et de la nuit, dénoncés, épiés, essorés, les cols blancs d’Amazon vivraient un véritable esclavage au quotidien. Plus d’une centaine d’anciens cadres ont été interviewés par le quotidien américain, et beaucoup ont accepté de témoigner à visage découvert. Ils racontent le climat de tension et l’absence de chaleur humaine de leur environnement de travail, leur épuisement et la pression constante pesant sur leurs épaules, mais aussi les mises à l’écart au moindre signe de faiblesse à l’occasion d’une maladie ou d’un problème d’ordre privé. Tout ceci ayant pour résultat de faire craquer la plupart des recrues… qui finissent par partir en majorité au bout d’un an. Un univers déshumanisé sciemment pour doper la productivité et l’efficacité du personnel.
Jeff Bezos rejette cette description en bloc. Selon lui, n’importe qui travaillant dans une telle société deviendrait fou et la quitterait immédiatement.
« L’article ne décrit pas l’Amazon que je connais ou les Amazonians avec qui je travaille tous les jours », écrit-il dans une note rapportée par le site GeekWire. « Mais si vous connaissez des histoires comme celles qui ont été rapportées, je veux que vous en avisiez les Ressources Humaines. Vous pouvez aussi m’envoyer directement un mail à [email protected]. Même si cela est rare ou isolé, notre adopterons une tolérance zéro face à un tel manque d’empathie. »
Il y a deux ans, le jeune journaliste français Jean-Baptiste Malet publiait l’enquête En Amazonie. Une immersion édifiante durant un mois dans un entrepôt d’Amazon à Montélimar. Mais il s’agissait alors de décrire les conditions de travail impitoyables des manutentionnaires. Grèves à répétition dans plusieurs pays, méthodes contestées de négociation avec ses partenaires, Amazon ne jouissait pas jusqu’à maintenant d’une réputation de bienfaiteur social. Mais son image vient encore d’être davantage écornée.
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