La conjoncture économique n’explique pas à elle seule la faillite des entreprises de la nouvelle économie. Le cas d’ Aluminiumfirst.com, en activité depuis juin 2000, en témoigne.Cette place de marché indépendante, entre vendeurs et acheteurs de l’industrie de l’aluminium, n’a pas réussi à s’imposer dans le milieu professionnel. A cours de fonds, elle recherche maintenant des repreneurs pour sa plate-forme technologique.Le marché existe pourtant bien, puisque “la moitié des cinq cents fournisseurs de barres, lingots et plaques d’aluminium viennent d’Europe de l’Est et de Chine ; e
t tous ces produits sont vendus dans l’Union européenne “, estime Christophe Koch, président d’Aluminiumfirst.com.En fait, les responsables de la place de marché s’attaquent à une forte partie : ils sont en concurrence directe avec de grands groupes industriels européens de l’aluminium, comme Pechiney.
Abandonner le secteur de l’aluminium
Le modèle d’Aluminiumfirst repose sur la recherche de la meilleure offre de vente. L’aluminium est produit par électrolyse. Son prix est donc fonction du coût de la consommation électrique. “En France, une tonne d’aluminium revient entre 5 et 20 % plus cher que dans d’autres pays, chiffre Christophe Koch. Le hic, c’est que des entreprises centenaires maîtrisent ce marché en Europe. Pour être viable, notre offre a besoin de deux à trois ans et d’argent. Ce n’est pas comme pour les fournitures de bureau.”Mais les dirigeants d’Aluminiumfirst.com passeront-ils ce cap ? Lancée au début de 2001, une deuxième levée de fonds de 50 millions de francs n’est toujours pas bouclée.La première opération de 10 millions de francs, en avril 2000, a servi à financer le développement technique et à recruter sept commerciaux. Et le chiffre d’affaires ?” 1 million de francs prévus pour fin 2001 ?” ne contribue pas à rassurer les financiers.Le secteur de l’aluminium doit donc être abandonné.“Nous avons contacté une cinquantaine de sociétés d’autres domaines, comme la métallurgie, le plastique ou les denrées alimentaires pour qu’ils reprennent notre solution”, souffle Christophe Koch. Sans aucune réponse tangible actuellement. Pour ces industriels, ce serait pourtant l’occasion dadapter cette plate-forme aux besoins de leurs activités.
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