Altitude Telecom aurait pu sombrer comme nombre de ses concurrents opérateurs de boucle locale radio (BLR), les Fortel ou autres BLR Services. Aujourd’hui, il fait figure de dernier des Mohicans. Concentré essentiellement sur la
Normandie et l’Ile-de-France, l’opérateur a su se faire une place au soleil en fournissant de l’accès haut-débit par BLR aux entreprises et du bas-débit au grand public, via sa marque Normandnet.Le groupe Altitude Telecom annonce même ce mercredi 15 septembre qu’il devrait afficher en 2004 le premier résultat net positif depuis sa création, en 1996. Celui-ci devrait avoisiner 1,5 million d’euros, contre une perte de
800 000 euros en 2003. Le chiffre d’affaires, lui, a été fortement réévalué. En mars dernier, Altitude tablait sur 20 millions d’euros. Aujourd’hui, la prévision se monte à 35 millions d’euros (18 millions en 2003). Altitude
Telecom se verrait même assez bien entrer en Bourse. ‘ C’est une perspective logique, mais pas une obsession, commente une porte-parole du groupe. Nous allons attendre le bon moment, c’est-à-dire pouvoir
présenter des chiffres valorisants ‘.
300 entreprises déjà raccordées en WiMAX
Pour accompagner sa croissance, Altitude Telecom continue de recruter et 40 nouveaux salariés vont porter l’effectif à 350 personnes d’ici à la fin de l’année. L’opérateur a en effet besoin de se renforcer, puisqu’il se veut
aujourd’hui le grand promoteur du WiMAX, cette technologie hertzienne qui permet de proposer des débits très élevés sur un rayon de plusieurs kilomètres (en théorie, jusqu’à 70 mbit/s sur 50 kilomètres).Le WiMAX est destiné à couvrir en haut-débit des régions mal desservies par d’autres boucles locales, comme le xDSL. A ce jour, Altitude Telecom compte 300 entreprises clientes raccordées en WiMAX, en Normandie et en région
parisienne. ‘ Le WiMAX permettra de couvrir réellement la totalité d’un département si l’on déploie le bon nombre de stations. Il n’y a pas de contraintes de répartiteurs ou de longueur de ligne comme avec le
DSL ‘, explique Jean-Marc Guillemain, directeur général adjoint d’Altitude Telecom.Altitude Telecom pourrait, en principe, déployer cette technologie dans tout l’Hexagone, puisqu’il a récupéré une licence nationale dans la bande des 3,5 GHz (il continue par ailleurs de proposer de la BLR dans la bande des
26 GHz aux grands comptes). Mais l’opérateur a choisi de couvrir pour l’instant les départements dans lesquels il a remporté des appels d’offres lancés par des conseils généraux : l’Orne, la Vendée, et depuis juillet dernier, le
Calvados.Dans l’Orne, deux stations sur trente ont été mises en service. En Vendée, Altitude vient d’inaugurer la première de ses vingt stations. Dans le Calvados, les travaux n’ont pas encore commencé, et l’opérateur prévoit d’installer une
vingtaine d’antennes. La couverture de l’Orne devrait être achevée en janvier prochain, celle de la Vendée en juin et le Calvados pendant le second semestre 2005. Dans ces trois cas, l’opérateur proposera ses services en priorité aux entreprises, ce
qui pourrait frustrer fortement ceux qui désespèrent toujours de voir arriver l’ADSL.
Pas de démarche envers le grand public
‘ Nous n’aurons pas de démarche marketing envers les particuliers, explique Jean-Marc Guillemain. Mais nous répondrons aux demandes des particuliers qui nous seront adressées. Notre
focalisation sur les entreprises s’explique par les demandes des départements, comme l’Orne, et par les prix encore élevés des matériels et des équipements terminaux. Sur le grand public, nous ne gagnerons pas d’argent au début avec cette
technologie encore coûteuse, donc il nous faut faire attention. ‘
Lors d’un chat sur 01net. en avril dernier, le PDG d’Altitude, Jean-Paul Rivière, avait évoqué des tarifs pour le grand public ‘ aux alentours de 35 euros,
pour 1 Mbit/s. A terme, le coût de revient du WiMAX devrait être moins élevé qu’une ligne ADSL ‘.Aux trois départements cités plus haut pourraient s’en ajouter d’autres. L’opérateur répond ainsi actuellement à l’appel d’offres de l’Eure, un département où il a déjà été choisi pour installer une dorsale en fibre optique.
‘ Je peux vous citer 15 à 20 départements qui sont en pleine démarche d’appel d’offres, comme le Loiret, la Sarthe, l’Hérault… ‘, précise Jean-Marc Guillemain.
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