Il y a certaines collaborations qui ont plus de sens que d’autres. Lorsque Lapierre a annoncé son partenariat avec Alpine, il y a eu de l’étonnement, certes, mais pas de surprise particulière à voir ces deux entreprises mues par les mêmes codes signer un produit commun. Incarnation de la sportivité à la française, la marque de sport auto du groupe Renault ne pouvait décemment trouver meilleur partenaire dans le cycle que l’entreprise dijonnaise qui a bâti sa réputation sur ses succès en compétition.
Le résultat : une version survitaminée du GLP, le VTT star de la marque désormais décliné en Lapierre GLP III SE Alpine Edition. Aperçu une première fois lors du Roc d’Azur 2024 au cours duquel nous avons pu essayer certains de ses plus sérieux rivaux, comme le Santa Cruz Vala ou le nouveau Moustache Game, le VTT Alpine de Lapierre nous avait fait de l’œil, et pas seulement pour sa ressemblance manifeste avec l’A290. Rendez-vous était donc pris pour un test en bonne et due forme sur nos sentiers habituels. Cerise sur le gâteau, un manteau neigeux s’est mêlé au champ de boue habituel en cette période de l’année. Une occasion rêvée de tester le Lapierre GLP III SE Alpine Edition sur un terrain plus difficile qu’à l’accoutumée, mais aussi plus exigeant. Que vaut le GLP 3 de Lapierre dans cette édition made in France ? Notre test.
Électrique, comme l’Alpine
Avant de renter dans le vif du sujet, un petit tour du propriétaire s’impose, ne serait-ce que parce qu’il donne un aperçu du positionnement très spécifique de ce GLP. Le niveau des matériaux utilisés et le choix des accessoires équipés sur ce VTTAE enduro fleurent assurément le haut de gamme. Et s’il est toujours très difficile de justifier un tarif de 12 000 euros pour un vélo, au moins sur le strict plan de l’équipement, ce Lapierre ne pourra pas être pris à défaut puisqu’il ne fait aucune concession.
Le GLP (Gravity Logic Project) est un modèle né en 2016 et remis deux fois à niveau depuis. Pour chaque transformation majeure, ce sont Nicolas Vouilloz et Jérôme Gilloux, deux pilotes mondialement reconnus qui sont aux manettes en termes de technique et de mise au point. Résultat : au fil de ses évolutions successives, le GLP de Lapierre n’a cessé de demeurer une machine de précision centrée sur un châssis très bien né.
Dans cette version série limitée d’Alpine, les différences pourraient sembler mineures avec la version commercialisée en 2023. Elles ne le sont pas et ont certainement demandé un travail supplémentaire en termes de répartition des masses, la difficulté majeure pour aboutir à un VTTAE compétitif.
Le meilleur et le plus exclusif de Bosch
Le changement le plus important vient de là, de la motorisation et si c’est toujours Bosch qui est au centre du jeu, les cartes ont quelque peu changé. Le Lapierre GLP III SE Alpine Edition est toujours équipé de la version « Race » du moteur Performance Line Cx (85 Nm) de l’Allemand, tout simplement le meilleur du catalogue réservé (en principe) à la compétition.
Ce changement a également permis à Lapierre d’intégrer une plus grosse batterie, toujours amovible, avec le bloc de 800 Wh de Bosch (contre 700 Wh auparavant). Enfin un nouvel afficheur, le Kiox 300 vient se positionner sur la partie supérieure du tube diagonal, là où il est le plus à l’abri des chocs.
Le reste de la fiche technique est du même acabit : Freins et transmission XTR de Shimano, amortissement signé Fox, avec une Float 38 Factory FIT4 à l’avant et un Float X Factory à l’arrière pour un débattement de 170 mm dans les deux cas. Enfin, des roues Mavic E-Deemax S30 viennent compléter le tout sur un cadre en carbone bien entendu. Poids total de la bête : 23,5 kg dans notre version d’essai.
Le Lapierre GLP III SE Alpine Edition sur les sentiers
Dès les premiers tours de roue, on comprend que nous ne sommes pas sur un VTTAE classique. Pour cela, il suffit de se souvenir de son prix, nous direz-vous, mais en dehors de l’aspect exclusif du cycle, cela se ressent aussi dans le pilotage. Rarement nous avons eu à faire à un vélo aussi rigide au niveau du cadre, mais aussi agile à la fois. Le centre de gravité très bas et la gestion maîtrisée des masses y sont sans doute pour beaucoup. Il en ressort un VTT qui, malgré ses grandes dimensions, peut être piloté avec précision. Quant au débattement de 170 mm, il pourrait être contre-productif en retirant de la précision, mais il accompagne au contraire le pilote dans sa quête de placer les roues au centimètre près.
Malgré cette aisance sur les sentiers, notamment en descente, le GLP III siglé Alpine n’en demeure pas moins exigeant et pardonne peu les fautes. Aussi, même si son prix semblait l’indiquer, on le conseillera avant tout aux cyclistes les plus expérimentés, ceux à même d’en prendre la mesure.
En montée, le Lapierre GLP III SE Alpine Edition se montre aussi très à l’aise, bien aidé, il est vrai, par le Performance Line CX Race qui délivre jusqu’à 400 % d’assistance dans cette version. Mais plus que la puissance délivrée, ce qui est agréable, c’est de constater qu’on peut grimper sur tout ou presque sans avoir à dévier de sa position de pédalage et sans perdre en adhérence. Le système d’amortissement accompagne alors l’effort sans trop tasser le vélo et lui permet de repartir aussi sec.
Autonomie : de quoi se régaler
Bien entendu, il est très difficile de donner une valeur d’autonomie brute en VTT. Plus encore qu’en VAE classique, la vitesse à laquelle votre batterie va fondre dépendra du dénivelé et de la façon dont vous solliciterez votre monture. Disons simplement qu’avec un bloc de 800 Wh, le VTT de Lapierre dispose d’une des plus grosses réserves d’énergie de la catégorie et que l’accessibilité de la batterie lui permet d’être remplacée en un tour de main. On sent d’ailleurs sur ce point que le vélo a été conçu pour briller en compétition.
Dès lors, il est facile d’envisager une bonne sortie de 3 à 4 heures, sans avoir à se soucier du niveau d’autonomie.
Verdict du test :
Bien qu’il donne l’impression d’être né d’une belle opportunité de communication, le Lapierre GLP III SE Alpine Edition n’en demeure pas moins un VTT électrique d’exception. Le badge Alpine ajoute un peu de prestige à l’ensemble et on apprécie de retrouver le coloris de son A290 préférée, mais il ne faudrait pas s’arrêter à ce simple constat. Car derrière la belle robe de ce VTTAE se cache une véritable bête de course, l’un des VTT électriques les plus performants que nous ayons testés ces derniers mois et sans doute l’un sur lesquels nous avons eu le plus de sensations.C’est sans doute l’un des VTT électriques les plus performants et son fabricant, Lapierre vient de lui donner une nouvelle série limitée avec la marque Alpine.
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