Peut-on résoudre le problème global d e l’alimentation en photographiant chaque plante qui pousse et chaque graine qui est récoltée ? Chez X Development, le laboratoire semi-secret d’Alphabet, on y croit dur comme fer. Les chercheurs de cette ex-filiale de Google viennent ainsi de révéler un nouveau projet baptisé « Mineral » dont l’ambition est tout simplement de révolutionner l’agriculture.
D’après eux, le modèle de culture intensive actuel ne pourra pas relever le défi d’une population mondiale sans cesse grandissante dans un contexte de changement climatique qui fait baisser les rendements.
Pour sortir de cette impasse, X Development propose de récolter à grande échelle un autre type de denrée : des données. Beaucoup de données. Car l’idée de fond est de sortir des procédés standards pour tirer parti de la diversité et de la complexité de la nature.
« Jusqu’à présent, le monde a résolu le défi [de l’alimentation] en standardisant ce qu’il fallait faire pousser et comment le faire pousser », explique X Development sur son site web.
Résultat : nous ne faisons pousser qu’un faible nombre de variétés de plantes qui sont toutes traitées de la manière, avec les mêmes produits phytosanitaires. Un système finalement très grossier qui appauvrit les terres et augmente les risques de pollution.
Développer de nouvelles techniques de culture
Ce que propose X Development, c’est d’analyser en détail l’adaptation de chaque type de plante dans chaque type de milieu afin de pouvoir identifier les variétés les plus intéressantes et utiliser des techniques plus complexes comme la culture associée — qui consiste à cultiver plusieurs espèces végétales sur la même parcelle en même temps — ou la généralisation de couverts végétaux — des plantes qui ont pour but de protéger les sols ou les cours d’eau, par exemple contre l’érosion ou le lessivage des nitrates. L’espoir, c’est évidemment de découvrir de nouvelles techniques qui permettront d’avoir des cultures tout aussi productives voire plus, tout en préservant la fertilité des sols.
Et pour obtenir une analyse la plus fine possible, les chercheurs d’Alphabet n’hésitent pas à scruter toutes les pousses, une à une, par le biais d’un « plant buggy », des véhicules tout terrain téléguidés qui parcourent les sillons et inspectent chaque brin sous tous les angles : photos à haute résolution, géolocalisation par GPS et autres capteurs. L’analyse des images permet de détecter les maladies et de recréer des modèles 3D de chaque plante, pour évaluer leur biomasse.
Parallèlement, les chercheurs rassemblent des données sur la météo et la géologie des sols. L’idée est ensuite d’injecter toutes ces données dans un logiciel d’apprentissage automatique pour extraire des tendances et des motifs. Bref, obtenir enfin la recette magique qui permettra de nourrir la planète sans la détruire.
Source : Alphabet X
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