On attendait un « S », c’est finalement un « R » : Sony annonce aujourd’hui un nouvel hybride à capteur plein format, l’Alpha A7R Mark IV. Alors que le Sony Alpha A7S Mark II commence à accuser son âge (fin 2015), Sony décide de prolonger sa vie et de raccourcir un peu celle de l’A7R Mark III lancé fin 2017. Sans doute le besoin de reprendre le leadership dans la course à la définition : alors que son capteur de 42 Mpix (A7R Mark II, A7R Mark III) est longtemps resté intouchable chez les hybrides, les lancements des Nikon Z7 (45 Mpix) et Panasonic S1R (47 Mpix) ont sans doute touché l’égo des ingénieurs de Sony.
Qui répliquent avec un capteur monstrueux de pas moins de 61 mégapixels. Oui, vous avez bien lu : une définition supérieure à celle d’appareils à capteur grand format comme les Fujifilm GFX 50s et GFX 50R ! Sony ne veut rien de moins que bousculer le marché du moyen-format et enterrer la compétition en matière de pixels.
Capteur hautes performances
Comme le capteur de l’A7R Mark III, celui de cet Alpha A7R Mark IV est de technologie « Exmor R », un capteur dit BSI (back side illuminated) où une partie de la circuiterie est située à l’arrière des photosites et non devant. Pas de technologie ultra-rapide « Exmor RS » dite « stacked CMOS » à la manière de l’Alpha A9 cependant, même si la rafale est plus qu’impressionnante compte tenu du nombre de pixels.
L’A7R Mark IV envoie ainsi comme son aïeul le Mark III pas moins de 10 images par seconde (610 millions de pixels par seconde !) et ce jusqu’à 68 images consécutives, avec le suivi AF du sujet et de l’œil s’il vous plaît – on peut donc même envisager un usage « action ». Détail qui a son importance : le capteur est toujours stabilisé sur 5 axes et offre toujours 5,5 vitesses de stabilisation maximale théorique (selon les optiques).
En termes de performances, le capteur 61 Mpix Exmor R plein format de Sony offre 15 diaphragmes de plage dynamique, une valeur là encore impressionnante puisqu’elle conditionne les capacités de capture des détails dans les hautes et basses lumières. Et avec ça, Sony se paye même le luxe d’améliorer la couverture AF de son capteur pourtant presque 50% plus dense : alors que l’A7R Mark III ne disposait que d’une couverture combinée (collimateurs de phase et de contraste) de 68%, le méga-capteur de 61 Mpix de cette version Mark IV couvre 74% de la surface en usage plein format. Et presque 100% en recadrage APS-C, un mode qui peut avoir son intérêt puisque le recadrage de x1,5 permet d’allonger la focale significativement tout en profitant d’une définition confortable de 26 Mpix.
Plus fort : 240 mégapixels en multishot
Introduit par l’Alpha A7R Mark III chez Sony (qui ne fut pas le pionnier dans le domaine), le mode d’assemblage de plusieurs images produites après le déplacement du capteur appelé « multi-shot » demeure dans cet A7R Mark IV. Sauf qu’ici, les clichés permettent d’assembler une image de pas moins de 240 mégapixels – l’assemblage est à effectuer à postériori dans le logiciel gratuit de Sony, Imaging Edge (prévoyez un peu de temps, il va en falloir pour assembler les 16 images de 61 Mpix en RAW !). De quoi regarder directement dans les yeux les appareils à capteur moyen-format de type Hasselblad. Le tout dans un boîtier relativement compact et surtout bien plus maniable.
Autofocus au niveau de l’A9… et même plus
Si la rafale de l’A7R Mark IV ne peut rivaliser avec celle de l’A9 (non plus que son viseur, puisqu’il y a des passages au noir contrairement à celui de l’A9), l’autofocus de ce boîtier « superpixels » est pourtant annoncé par Sony comme aussi bon. Que ce soit en mode suivi du sujet (« tracking ») qu’en mode suivi de l’œil (Eye AF), un mode redoutable en portrait qui est à lui seul à l’origine de nombreuses conversions de photographes (mariages, portraitistes) des reflex vers les A7R Mark III et A9.
En matière d’AF photo, l’A7R Mark IV fait aussi bien que le top de chez Sony, mais il fait même mieux en vidéo puisqu’il introduit pour la première fois de l’histoire un suivi de l’œil dans ce mode. Sony n’a pas communiqué d’éventuelles limites quant à l’usage du suivi de l’œil, mais s’il fonctionne sans restrictions en 4K cela pourrait être, à nouveau, un argument de vente majeur pour ce boîtier. Imaginez le confort de ne faire le point qu’une fois sur un interviewé et que l’appareil assure à tout moment d’assurer la parfaite netteté sur la portion du corps la plus importante (l’œil) !
Il faudra vérifier ces performances lors du test, mais la fonctionnalité est impressionnante sur le papier.
Viseur ultra défini, améliorations techniques
S’il n’est pas le premier du genre, le viseur électronique de l’A7R Mark IV est tout de même le plus défini de l’industrie : après les Panasonic S1R et Leica Q 2, il est le troisième à recevoir le superbe OLED de 5,7 millions de pixels. Il ne faudra pas en attendre les mêmes vitesses que celle de l’Alpha A9 (qui offre de plus zéro passage au noir en rafale), mais de quoi profiter pleinement de la définition du capteur lorsque l’on shoote.
Au rang des petites améliorations on note que le second emplacement pour carte mémoire SD est – enfin ! – lui aussi compatible avec le standard ultra rapide UHS-II, un grip et une conception interne (joints d’étanchéité) améliorés et une accélération des débits en mode connecté (USB 3.1 Type C) et Wi-Fi (arrivée de la compatibilité 5 GHz).
Outre les améliorations photo et vidéo, l’A7R Mark IV apporte des nouveautés en audio au travers non seulement de l’évolution de sa griffe électronique MI (multimedia interface) mais aussi au travers d’un micro 100% numérique. L’ECM-B1M – de son petit nom – est un microphone de nouvelle génération intégrant 8 capsules numériques qui permet d’un côté de réduire la taille de l’engin (un micro canon analogique équivalent est trois fois plus long) mais garanti aussi toute la chaîne numérique du son, de la captation à l’enregistrement.
Le Sony Alpha A7R Mark IV sera disponible dès le moins d’août en Europe à 4000 € boîtier nu. Son grip VG-C4EM – non compatible avec les modèles précédents – sera lancé à 450 €.
Côté microphones, le nouveau microphone numérique ECM-B1M sera disponible en disponible en septembre à 380 € et l’évolution du module XLR le bien nommé XLR-K3M sera lancé plus tard en octobre 2019 à 650 €.
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