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Allez les jeunes !

Ca y est, il n’a pas pu s’empêcher de le dire : “Dehors les vieux, les usés !” Jospin (64 ans) reprochant à Chirac (69 ans)…

Ca y est, il n’a pas pu s’empêcher de le dire : “Dehors les vieux, les usés !” Jospin (64 ans) reprochant à Chirac (69 ans) son âge, on croit rêver ! Parce que le Premier (ministre), avec ses cheveux blancs, ses grands yeux ronds et son sourire crispé, ce n’est pas vraiment le symbole du jeune homme détendu. Il paraît qu’il frappe encore un peu, de temps en temps, dans une balle de tennis avec son fils. Mais le fiston ne fait pas trop courir papa. Quoi qu’il en soit, le jeunisme continue de frapper à tous les étages de la société. On installe des jeunes managers comme Messier (45 ans, Vivendi) ou Fiorina (47 ans, HP) à la place des vieux, on met en avant des politiques qui font semblant d’être jeunes parce que c’est bon pour l’image du parti, on fait chanter des gamins pubères qui excitent la passion des foules (et des pédophiles). Faut dire que ça remonte à loin : Alexandre (le Grand), Wolgang Amadeus (Mozart), Bernadette (la sainte, pas l’autre), ils s’y sont tous mis très tôt à épater la galerie. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Après tout, dans le temps, il n’y avait pas d’âge pour être roi. Je propose donc que l’on remplace Messier par une jeune fille de 14 ans qui en sera à son dixième disque et son trentième film, que l’on élise président de la République ou député systématiquement le plus jeune des candidats, qu’on ne montre au cinéma que des bébés en couche-culottes pour donner une image sereine de ce monde pourrissant, que le présentateur du JT soit un garçon de 12 ans qui n’ait pas encore mué pour qu’il puisse nous chanter les nouvelles de sa belle voix de haute-contre. Dans chaque entreprise, le patron sera remplacé par le plus jeune des cadres après un test d’oralité. Il devra dire : “Je suis désolé, vous êtes le maillon faible : je suis obligé de vous licencier”, et le premier qui arrive à tirer des larmes du jury a gagné. Bon d’accord, il y a un contre-exemple : l’homme qui dirige le monde, Alan Greenspan, patron de la Fed, a 80 ans. Mais, rassurez-vous, il dit autant de bêtises quun gamin !

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La rédaction