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Alitec évalue la qualité de ses projets logiciels avec le modèle CMM

La SSII, qui développe des logiciels pour l’industrie, s’est fondée sur une organisation interne, elle-même basée sur un modèle d’évolution des capacités.

La jeune société de services lavalloise Alitec développe des logiciels embarqués et techniques pour l’industrie, et principalement les télécoms. Avant même sa création officielle, en début 1998, Jean-Noël Martin, président-directeur général et ancien d’Alcatel, décide de conformer sa future organisation interne au niveau 4 du modèle d’évolution des capacités ou CMM (Capability Maturity Model), qui en comprend cinq. En juillet dernier, elle est ainsi devenue la première entreprise a avoir été évaluée à ce niveau en Europe.L’intérêt ? Si le niveau 1 du CMM correspond à une organisation en improvisation permanente, les stades suivants correspondent à la mise en ?”uvre de bonnes pratiques listées par le modèle. En bref, le niveau 2 regroupe les pratiques liées à la reproductibilité des projets. Le 3 détermine si les projets de développement répondent aux exigences d’organisation interne de l’entreprise, notamment en coordonnant des programmes de formation ou des procédures de revue par les pairs. Au niveau 4, Alitec est en plus capable de mesurer la qualité de son développement logiciel.

Analyser la portée des critères clés

Concrètement, l’entreprise doit être capable de quantifier certains critères clés, mais surtout d’en analyser la portée. Et de les remettre en cause continuellement. “J’utilise cinq indicateurs pour l’entreprise. Deux sont comptables, les trois autres concernent le développement, explique le président-directeur général. Pour ces derniers, je connais très finement notre productivité en nombre de lignes de code par jour, la contention de défaut en pourcentage (c’est-à-dire le quotient du nombre de bugs pendant les tests par le nombre de bugs avant les tests. NDLR) et la précision de la planification de projet.” Dans ce dernier cas, par exemple, la société Alitec est passée de 200 % d’incertitude en 1998 à 35 % en 2000.“Pendant huit ans, j’ai travaillé dans un bureau d’études en hydrologie, dont six en tant qu’informaticien, se souvient Dominique Johan, chef de projet chez Alitec. Les cahiers des charges étaient succincts, les délais fréquemment multipliés par deux ou trois, et les opérations de maintenance perturbaient l’avancée des projets.” Depuis son arrivée chez Alitec, en octobre 1999, il a “appris à travailler”. Après avoir digéré le ” pavé ” CMM – une phase transitoire qui a duré six mois environ -, il en tire maintenant les bénéfices.Reste désormais à viser le niveau 5. Il s’agit de montrer la capacité de la société de services à gérer les changements technologiques et à améliorer ses processus logiciels en continu. Jérôme Barbier, ingénieur, coordonne à quart de temps la transition vers cette ultime étape. “Nous serons prêts pour le niveau 5 courant 2002. Pour l’instant, il faut consolider quelques points faibles de niveaux inférieurs “.

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Philippe Billard