Passer au contenu

Alexander von Uslar (Selftrade) : ” Selftrade sera à l’équilibre en 2003 sur tous ses marchés “

Pour le successeur de Charles Beigbeder à la tête de Selftrade, la recomposition de l’e-courtage européen continue. Et DAB Bank, la maison mère du courtier en ligne, n’entend pas rester inactif…

Avec le rachat de Consors par BNP Paribas fin avril, le secteur du courtage en ligne en Europe a franchi une étape importante de sa recomposition. Pensez-vous que ce processus soit arrivé à son terme ?Non. Il y a encore pas mal d’espace pour des opérations de fusion-acquisition en Europe, même s’il ne reste plus beaucoup de gros opérateurs. En revanche, les opérateurs de taille moyenne, qui n’ont pas eu l’occasion de solliciter leur cotation en Bourse parce qu’ils sont nés trop tard, c’est-à-dire après l’an 2000, encaissent assez mal la détérioration des conditions de marché.Allez-vous participer à la consolidation du secteur ?Oui. DAB entend même se montrer plutôt actif que réactif, en sachant cependant que nous ne sommes pas intéressés par l’acquisition d’une plateforme informatique, mais bien par une base clients de qualité, c’est-à-dire de clients disposés à investir dans des actifs financiers importants, et à intervenir régulièrement sur le marché. Le nombre de comptes n’est pas significatif en soi, ce qui importe, c’est le nombre de transactions et le type d’actifs gérés. Cela dit, la contribution essentielle de DAB Bank à la restructuration du secteur en Europe s’est faite il y a 18 mois, avec le rachat de Selftrade.Pensez-vous pouvoir retrouver en 2002 les niveaux d’activité du début 2000 ?Si je regarde la trajectoire de DAB depuis sa création en 1994, je dois admettre que nous avons enregistré, en 2001, les volumes de transactions les plus faibles de notre histoire. Alors qu’en 2000, nous avions atteint des sommets, qui ne me semblent pas plus normaux que les niveaux actuels. En 2002, nous serons quelque part entre ces deux extrêmes, bien que nous ne prévoyions pas une reprise forte. Du reste, nous avons déplacé notre priorité stratégique : plus question de nous concentrer sur la croissance des volumes de transactions et du nombre de clients, mais bien sur la rentabilité !Où puisez-vous cet optimisme ?Au cours des 18 derniers mois, une certaine culture boursière s’est développée en Europe continentale, chez les jeunes internautes comme chez les gens plus fortunés. À cela s’ajoute aussi la popularité croissante du “pension planning” : investir en actions pour préparer sa retraite. Avant, les salariés comptaient sur leur entreprise, maintenant ils n’hésitent plus à investir eux-mêmes. Les investisseurs ont encaissé un choc avec l’explosion de la bulle internet, mais ils vont revenir…Au cours des derniers mois, Selftrade a développé une offre d’épargne salariale en France. Globalement DAB Group réalise près d’un tiers de son chiffre d’affaires dans le B to B. Faut-il en conclure que la survie des courtiers en ligne implique de limiter les activités de… courtage en ligne ?Notre profession est sans doute au creux de la vague en termes de volumes d’activité, mais ce n’est pas une raison pour affirmer que notre modèle économique ne marche pas. En l’occurrence, je suis convaincu qu’il marche ! Pour autant que les conditions du marché soient“normales”, ce qui n’est pas le cas. Ce qui ne nous empêche pas d’essayer d’élargir notre base de clients.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par Michel Gassée