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Alex Mandl (Gemplus)

‘ Nous nous renforcerons sur le segment de la sécurité. ‘

Leader de la carte à puce, Gemplus réalise les trois quarts de son activité avec les cartes SIM et 20 % avec les cartes bancaires. Selon son PDG, Alex Mandl, la société entend se développer par fusion ou acquisition sur les
segments de la sécurité et de l’identification.01 Réseaux : Selon certains analystes, il n’y a plus de différence entre les offres des fabricants de cartes à puce Axalto, Gemplus, Giesecke & Devrient…


Alex Mandl : C’est vrai… et faux. Il y a un marché de commodités, dont les cartes SIM d’entrée de gamme pour les télécoms, où le différenciateur est le prix. Mais, en haut de gamme, les opérateurs recherchent des
solutions élaborées, afin de mettre rapidement à jour les cartes SIM de leurs abonnés via des plates-formes OTA (Over the air), avec de nouvelles applications et le support associé. Des cartes SIM plus puissantes leur permettent
aussi plus d’applications.Quant au marché de l’identification et de la sécurité, la technologie compte aussi. Par exemple, nous venons de breveter une technique de vérification rapide des empreintes digitales au sein d’une carte. Et nous avons les bons
partenariats.En 2003, votre fournisseur STMicroelectronics a acheté Incard, un de vos concurrents. D’autres fournisseurs, tel Infineon, pourraient-ils suivre cette voie ?

C’est peu probable. En fait, STMicroelectronics devrait se désengager d’Incard. Les fabricants de cartes à puce, qui sont des clients importants pour les fournisseurs de puces, n’apprécient pas qu’un fournisseur stratégique devienne un
concurrent direct. Nous avions d’ailleurs fait part de notre préoccupation à STMicroelectronics.Quelle évolution voyez-vous pour Gemplus ?

Nous désirons fournir encore plus de services, plus de supports, et des solutions sous la forme de sous-systèmes, en particulier dans la sécurité. Nous venons de lancer SafesITe Government, un système de gestion des identités basé sur la
carte à puce, et développé afin d’aider les agences fédérales américaines à se conformer à la directive HSPD-12 pour l’accès des employés aux bâtiments et à l’informatique.Outre la fabrication et la personnalisation de la carte, nous devons offrir du consulting et une expertise à nos clients. Nous avons la position financière la plus forte du marché et, avec 389 millions
d’euros de liquidités et sans dettes, cela nous permet d’effectuer des acquisitions.Quel type de société vous intéresse ?


Nous ciblons surtout la sécurité et l’identification. Ce marché pèse entre un quart et un tiers de milliard d’euros, qu’il s’agisse des gouvernements ou des entreprises. Il triplera dans les trois ans. Nous n’y réalisons que 5 % de
notre activité. Il existe de nombreuses sociétés ayant des canaux de distribution ou des technologies qui compléteraient notre approche du marché.Vous êtes en retard sur ce segment, comparé à Axalto…


C’est faux. Prenez Twic : nous sommes leader sur ce programme d’identification des travailleurs du transport aux États-Unis, et qui concerne des millions de cartes. Nous participerons à tous les programmes majeurs.Vous n’êtes cependant pas, contrairement à Axalto, retenu pour le passeport électronique américain…


Nous contribuerons à ce programme. Ce ne sont que les premiers tests, ce ne sera significatif que dans deux ans. Le déploiement débutera en 2006 et les grandes quantités seront livrées à partir de 2007. Nous participerons sans doute avec
d’autres acteurs sélectionnés par le biais de partenariat ou d’investissement.

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Jean-Pierre Blettner