Après une année 2003 difficile, Lycos poursuit sa réorganisation et vient de lancer en France, il y a une quinzaine de jours, son service de courrier électronique Caramail Premium. La filiale de Bertelsmann et de Terra Lycos a
enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros, en baisse de 28 % par rapport à celui de 2002. L’Ebitda (résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement) négatif était de 40,5 millions d’euros.Pour atteindre la rentabilité, Lycos Europe se développe autour de quatre activités : l’hébergement, les mails, l’e-commerce et les espaces communautaires. Toutefois, l’année 2004 devrait encore voir des pertes s’afficher. Les
premiers bénéfices trimestriels ne devraient poindre qu’en 2005.01net. : Le lancement des services de courrier électronique payants signifie-t-il que Lycos ne croit plus en l’Internet gratuit ?Alex Kovach : Pas du tout. Nous croyons toujours à la publicité comme modèle économique. Avec nos services Premium, qu’il s’agisse de l’hébergement ou des mails, nous voulons démontrer notre
savoir-faire technologique. Nous avons, à ce jour, lancé les services d’e-mail Premium dans cinq pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède, Espagne). Le Danemark sera la prochaine étape. Au total, Lycos héberge 43 millions de comptes
mails sur l’Europe. Nous avons conscience que seule une portion de nos utilisateurs se convertira à notre offre Premium.Plus qu’une démonstration, il s’agit tout même pour Lycos d’avoir des sources de revenus supplémentaires ?Les services Premium vont bien sûr contribuer à l’augmentation du chiffre d’affaires. Mais la majorité de nos revenus proviendra toujours de la publicité. En 2003, par exemple, sur un chiffre d’affaires de
85 millions d’euros, 43 millions étaient issus de la publicité. Les services payants n’ont généré que de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires. Même si leur part va augmenter dans nos revenus, elle n’excèdera
jamais plus de 40 % de notre chiffre d’affaires.Pourquoi payer pour ce qu’on peut avoir gratuitement en ouvrant des comptes webmails ou en installant un firewall gratuit par exemple ?Notre service d’e-mail Premium, c’est un peu le ‘ challenge Pepsi ‘
[référence à Pepsi venu concurrencer Coca-Cola directement sur son marché avec une boisson similaire, NDLR].
Notre originalité, c’est de proposer la gestion de tous les comptes mails, Yahoo!, Hotmail, etc. à partir d’un seul compte Caramail Premium. Au bout de trois semaines d’utilisation, vous n’aurez plus envie de gérer tous vos comptes mails, les
filtres anti-spam et l’antivirus un à un. Par ailleurs, l’antivirus proposé avec le service est l’un des plus efficaces du marché.Quels sont les projets de Lycos en France ? Le marché français est important pour nous. Avec Caramail nous sommes fortement implantés dans l’Hexagone. Nous comptons valoriser ce savoir-faire pour développer notre activité mail sur l’Europe. Plus globalement, nous voulons
développer nos revenus publicitaires tout en continuant à réduire nos coûts. Nous espérons enregistrer un premier trimestre bénéficiaire début 2005.Vous envisagez de supprimer à nouveau des emplois ?Nous n’en avons pas l’intention. Mais on ne peut pas prédire l’avenir. Lycos doit être compétitif.Pourquoi avoir acquis le comparateur de prix Buycentral il y a un mois ? L’achat de Buycentral consolide notre modèle marchand. Acheter des marques fait partie de notre stratégie. Nous avons acquis 37 portails en Europe. Acquérir une marque nous offre une opportunité de plus d’être
référencé par les moteurs de recherche. Par une entrée ou une autre les consommateurs arrivent sur Lycos. Et puis c’était aussi un moyen d’étendre notre présence en France.Vous vous considérez donc comme un concurrent de Kelkoo ?Sur la partie marchande de Lycos, oui. Nous avons une légitimité sur ce marché. En Allemagne, Lycos possède un portail marchand, eVita, depuis 2002.Que pensez-vous de la valorisation de Kelkoo, acheté par Yahoo! plus de dix fois son chiffre d’affaires ?Je ne suis pas un expert de l’e-commerce ; toutefois, l’opération est importante pour Yahoo!. Kelkoo est fortement référencé sur Google. Le moteur de comparaison de prix y figure toujours en bonne place quand vous lancez
une requête sur un produit. Acheter Kelkoo c’est un moyen pour Yahoo! d’arriver sur Google. ‘
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