“Come with us” ! C’est reparti : trois ans après avoir réussi une imparable prise en otage des dance-floors avec leur fameux Surrender (1999), les Chemical Brothers nous rembarquent de force pour un nouveau voyage sonique à 200 bpm (beat per minute, unité de mesure de la techno). Pour ce quatrième album, lancé le 24 janvier à l’occasion d’un concert parisien au Rex Club, les revendications du duo formé par Ed Simons et Tom Rowlands restent celles du manifeste fondateur Exit Planet Dust (1995). En substance : pulvérisons les frontières qui séparent encore cette musique populaire qu’on appelait autrefois le rock des rythmes synthétiques de l’électro-musique ! Vive la “transe”(-gression) musicale !Percussions numériques infernales, lourdes pulsations d’infrabasses, samples psychédéliques façon derviche tourneur… Depuis sa formation en 1989, en pleine révolution House Music, le tandem de DJ originaire de Manchester a mitonné cette recette efficace jusqu’à la perfection. Sans forcément recourir à des stimulants illicites comme pourrait le laisser penser le nom de la formation. Tom, le grand maigre au look techno-hippie (long cheveux jaunes, lunettes assorties), et son inséparable complice Ed, expliquent leur travail de sorciers des platines sur leur site internet, www.thechemicalbrothers.com : “Nous travaillons toujours ensemble, jamais chacun dans notre coin. Nous avons à disposition un studio, des ordinateurs, une bonne table de mixage et surtout toute la musique qui a été écrite avant nous”.Pour concocter leurs mixes diaboliques, ces archéologues musicaux n’hésitent pas à exhumer un vieux standard des sixties, un groove seventies de Sly Stone ou un tube de New Order garanti eighties. Il faut dire qu’avant de creuser leur propre trou (Dig your own hole, titre de leur deuxième album sorti en 1997), les deux compères étaient étudiants en histoire médiévale. Pour leur nouvel opus, les Chemical Brothers ont convié de vieux amis de la scène britannique contemporaine : l’envoûteuse vocaliste trip-hop Beth Orton, confirmée en collaboratrice permanente, et l’ex-leader de Verve, Richard Ashcroft, qui débarque pour The Test, une interprétation pop hallucinée dans une tempête de samples électroniques. Il y a toutefois moins d’invités que dans le précédent album Surrender (qui avait réuni Noël Gallagher d’Oasis, Bobbie Gillepsie de Primal Scream, Bernard Sumner de New Order ou la fascinante Hope Sandoval de Mazzy Star).Come with us renoue avec une techno pure et dure, mais toujours abordable, qui évoque une rave sans limites. Il faut dire que la machine reste le meilleur ami des Chemical : “Je me demande souvent avec quel synthétiseur j’aimerai prendre un verre s’il était humain”, rêve à voix haute Ed Simons. “Aujourd’hui, nous nous concentrons sur le “beat” et la puissance du son”, confirme Tom Rowlands. Résultat : plusieurs tubes potentiels sans vocaux : Star Guitar, où le duo revisite le tempo glacial de Kraftwerk au soleil d’Ibiza, It began in Afrika, dédicace house au percussions tribales, ou Denmark qui comme son titre ne l’indique pas est de la pure disco mutante… Au final, un beau voyage au bout de l’électro-musique d’hier, d’aujourdhui et de demain.“Come with us “, chez Labels (Virgin)
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.