Passer au contenu

Alcatel, toujours en quête d’une stratégie pour ses PABX

L’équipementier français ne devrait pas se retirer des PABX, mais cherche à se séparer de son réseau de distribution. La question d’une externalisation de la production reste posée, dans un contexte où les marges continuent à se dégrader.

Que deviennent les PABX d’Alcatel ? Longtemps incertain, l’avenir de cette activité s’est décidé dans le courant de l’été dernier, à savoir que le Français reste finalement dans les PABX et les réseaux d’entreprise. Pour le reste, on n’est guère plus avancé. Se dirige-t-on vers une externalisation de la production, comme cela a été envisagé ? Le réseau de distribution trouvera-t-il enfin un acquéreur ?Côté externalisation, l’idée est dans l’air depuis plusieurs mois avec, pour objectif, une réduction des coûts de production sur un marché difficile. Bien qu’incontestable numéro un tricolore avec 50 % du marché français des PABX (près de 25 % à l’échelle européenne), Alcatel souffre, à l’instar de ses concurrents, d’une pression continue sur les prix (entre 15 et 20 % de baisse en 2001), conjuguée au laminage des marges. Pour tenter de survivre sur ce créneau, il aurait consenti à ses distributeurs une remise supplémentaire de 10 % dans les dernières semaines de 2001 afin d’écouler ses stocks de PABX traditionnels. Quant à sa nouvelle génération d’équipements IP (OmniPCX), plutôt bien accueillie par le marché, les perspectives commerciales sont, pour l’instant, difficiles à évaluer. À noter, également, le lancement, courant 2002, d’un commutateur Gigabit pour réseaux d’entreprise, sur lequel Alcatel compte pour asseoir sa position sur ce créneau. Au-delà de la production de PABX (940 emplois à Brest) et de la quête d’un éventuel repreneur, l’autre défi réside dans la distribution.

Une vente qui tarde à être conclue

Filialisé début 2001, Alcatel Réseaux d’entreprise (ARE) est officiellement en vente depuis près d’un an. Une démarche qu’Alcatel explique par la nécessité de diversifier ses canaux de distribution, entre autres via des opérateurs, et de ne plus dépendre d’un réseau propriétaire.Alors que plusieurs de ses concurrents (tels Ericsson et Matra Nortel Communications) ont réussi à se défaire de leur réseau de distribution, les repreneurs ne se bousculent pas. S’agit-il d’une question de prix, ou la reprise butte-t-elle sur les relations commerciales à instaurer avec le futur acquéreur ? Sur le premier point, les restructurations semblent inévitables ?” notamment sur le plan social (6 000 emplois au total, dont 2 000 dans l’Hexagone)?”, compte tenu des performances commerciales, guère florissantes, d’ARE. Sur le second point, la nécessité de sécuriser à long terme la distribution de ses PABX pèse nécessairement dans les négociations avec d’éventuels repreneurs.Alors que, il y a six mois, Alcatel parlait d’un “réseau européen de distribution proche de l’univers informatique”, les noms qui circulaient ces dernières semaines (Cegelec, Otis Technologies, Platinum Equity Holdings) sont assez éloignés de ce type de profil. Reste également à s’assurer de la pérennité de la maintenance des 450 000 entreprises équipées de PABX Alcatel en Europe.Plus facile à dire qu’à faire si l’on considère les déboires de Marine Communications, une société de services qui avait repris une partie des activités et du personnel d’ARE à la fin des années 90. Actuellement en dépôt de bilan, Marine Communications reproche à Alcatel de ne pas avoir tenu ses engagements en termes de sous-traitance, alors que près des deux tiers de son effectif (soit 700 personnes) proviennent d’ARE.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Henri Bessières