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Alcatel table sur le marché de l’entreprise dès cette année

Les opérateurs, dans la tourmente, réduisent leurs investissements. L’entreprise peut être une planche de salut pour les constructeurs télécoms.

Maintenant que les opérateurs sont sinistrés, les constructeurs télécoms se tournent vers les entreprises. D’ailleurs, si Cisco résiste plutôt mieux à la crise que ses concurrents, c’est en partie parce qu’il est très présent sur ce marché.Dans ce contexte, Alcatel vient de lui emboîter le pas, tout en précisant : “Il est faux de dire que cette stratégie ne vise qu’à pallier l’effondrement du marché des opérateurs, affirme Olivier Houssin, président des activités E-Business (*). Nous avons travaillé d’arrache-pied afin de faire d’Alcatel, constructeur européen de PABX il y a trois ans, un acteur global aujourd’hui.” Et de citer quatre milliards de dollars d’investissements en acquisitions (essentiellement américaines), ainsi qu’en recherche et développement.En 2001, le marché entreprise constitue moins de 2,5 milliards d’euros (moins de 10 %) du chiffre d’affaires d’Alcatel.

Données, voix, logiciel : les troix axes du constructeur

L’offre entreprise du constructeur s’organise autour de trois axes. Côté données, c’est la famille de commutateurs niveau 3 et 4 Omniswitch. “Nous ne nous focalisons pas sur les commutateurs de niveau 2, sans valeur ajoutée, ni sur les routeurs, secteur archidominé par Cisco, souligne Olivier Houssin. Les commutateurs de niveaux 3 et 4 constituent le c?”ur des réseaux d’entreprises. Ils apportent les services comme la qualité de service, indispensables pour la voix sur IP.”Côté voix, précisément, le constructeur table sur sa gamme Omni-PCX. “Nous ne prônons pas le passage brutal à la voix sur IP, mais une transition en douceur”, plaide Olivier Houssin. De fait, l’Omni-PCX peut travailler à 100 % en commutation de circuit (téléphonie classique) ou à 100 % en téléphonie sur IP ou en combinant les deux.Le troisième axe, logiciel, est organisé autour de l’offre de Genesys (acquis en 1999) et de Teletra (acheté en mai dernier). Cette couche permet aux applications métiers de communiquer avec le réseau, “Il devient possible de concevoir les applications interactives voix et données qui vont tirer les ventes”, explique Olivier Houssin.Sur ce marché de l’entreprise, estimé à 50 milliards de dollars, Alcatel va rencontrer de sérieux rivaux, comme Cisco, 3Com ou Enterasys, installés depuis longtemps. Pour leur faire face, Alcatel a également revu sa stratégie commerciale en revendant son activité distribution à Platinum Equities, afin de ne pas concurrencer ses distributeurs. Alcatel en compte environ 1 500 dans le monde, comme Nextira-One, mais aussi des intégrateurs, comme IGS, ou même des opérateurs, comme l’Américain Verizon. Alcatel mise d’ailleurs beaucoup sur ce canal de distribution, via les opérateurs.(*) Qui inclut les marchés entreprises et terminaux mobiles

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Jean-Pierre Soulès