Sur les trois premiers mois de l’année, le résultat net enregistré par Alcatel est de 210 millions d’euros, contre 258 millions sur la même période de l’année précédente. Cette chute s’explique notamment par l’accroissement des coûts de restructuration (139 millions contre 6 millions).Le résultat opérationnel est lui resté stable à 118 millions d’euros, contre 113 millions, tandis que le chiffre d’affaires global (y compris Nexans) a crû de 21 %, à 7,4 milliards d’euros.Pour les activités télécoms, l’essentiel de l’activité du groupe, le résultat d’exploitation se situe à 84 millions d’euros (contre 79 millions), tandis que le chiffre d’affaires a augmenté de 24 % à 6,21 milliards d’euros.En effet, les segments télécoms professionnels et composants enregistrent de bonnes performances opérationnelles : 198 millions d’euros contre 95 millions dans le domaine de l’optique, et 53 millions contre 44 millions pour la branche espace et composants.En outre, on assiste à une réduction des pertes dans le secteur des réseaux (-19 millions contre -77 millions).
De bons résutats éclipsés par la crise des mobiles
L’activité terminaux mobiles a coûté au groupe français environ 150 millions d’euros au premier trimestre, et il devrait afficher encore des pertes élevées au deuxième trimestre, a déclaré Jean-Pierre Halbron, directeur général en charge des finances.Le segment e-Business, qui intègre cette activité, enregistre une perte opérationnelle de 159 millions d’euros, contre un profit de 27 millions au premier trimestre 2000.Dans un communiqué, le PDG du groupe, Serge Tchuruk, explique que les pertes dans les terminaux mobiles seront“légèrement plus élevées” au deuxième trimestre, qui affichera néanmoins un résultat opérationnel télécoms “conséquent “. Il estime“hasardeux” de fournir une tendance précise sur l’ensemble de l’exercice, compte tenu de l’actuel manque de visibilité du marché.” A ce stade, notre meilleure indication pour l’année est que nos ventes continuent de croître dans une fourchette qui pourrait aller de 5 à 15 %. Le résultat opérationnel devrait croître à un rythme supérieur. “
La croissance de l’activité télécoms sur 2001, d’abord estimée à 20 ou 25 %, avait dû être révisée en mars, le groupe annonçant alors que le taux pour le chiffre d’affaires serait en dessous de 20 %.” 15 %, c’est presqu’au niveau de ce qu’on vous avait annoncé puisqu’on avait dit au mois de mars qu’on serait probablement au-dessous de 20 %. Mais n’éliminons pas le risque, si le marché se détériore dans la deuxième partie de l’année ?” ce n’est pas probable, mais ça peut arriver ?”, d’être à 5 % “, a expliqué Jean-Pierre Halbron aux journalistes.
Regroupement, externalisation et économies
Pour faire face à la dégradation du secteur des télécoms, Alcatel a pris une série de mesures.Ainsi, la production européenne de téléphones mobiles sera regroupée sur le site de Laval, en Mayenne, et externalisée au profit du groupe Flextronics, basé à Singapour, qui se porte acquéreur de l’entreprise et de ses 830 employés.Le site d’Illkirch (Bas-Rhin) est transformé en usine de production d’équipements optiques pour Alcatel Optronics.Par ailleurs, le groupe a annoncé des réductions de coûts pour un montant de 1 milliard d’euros sur l’année en cours. “Il y aura une réduction du train de vie d’Alcatel : on va repousser des embauches et des programmes de recherche qui ne sont pas indispensables à court terme. Il y aura également une diminution des frais de communication et de voyages “, a souligné Jean-Pierre Halbron lors d’une conférence téléphonique. “On mesurera les effets [de cette politique] dans la deuxième partie de l’année.”Ces annonces ont été bien accueillies par la Bourse. Vers 09 h 35, le titre gagnait 4,71 %, à 33,85 euros, alors que l’indice Euro Stoxx des valeurs technologiques progressait de 0,95 %.
“Ce sont de bons résultats et c’est rassurant pour l’ensemble de l’année “, a affirmé un analyste dun grand courtier parisien.
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