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Alcatel poursuit seul sa route et se recentre sur l’activité opérateurs

Semaine chargée pour Alcatel : coup sur coup le constructeur annonce l’échec du rachat de Lucent et une réorganisation en profondeur.

Après un week-end et un début de semaine à suspense, le couperet est tombé. La fusion entre Alcatel et Lucent – qui devait donner naissance au numéro un mondial des télécoms – n’aura pas lieu. Le partage du pouvoir a été la principale pierre d’achoppement. Bien que minoritaire dans la future nouvelle société (42 %), l’Américain voulait être sur un pied d’égalité avec le Français, ce qui aurait occasionné des affrontements dans les prises de décisions et de paralysé l’entreprise, laissant le champ libre à la concurrence.

Le gouvernement américain a dû peser dans la décision

a question des Bell Labs, orgueil des milieux scientifiques américains, se révélait également épineuse. Dans la mesure où y étaient menées des recherches pour la Défense, le gouvernement américain pouvait difficilement laisser filer le célèbre laboratoire dans des mains étrangères. De quoi faire capoter un projet dont le plus étonnant n’est pas qu’il ait échoué, mais qu’il ait presque pu prendre corps.Dans la foulée, Alcatel, qui poursuivra donc seul sa route, annonce une restructuration se traduisant par un recentrage sur les activités pour opérateurs et fournisseurs de services. Conséquences, sa filiale Nexans (fabrication de câbles) va être introduite en Bourse et gagner peu à peu son autonomie. L’industriel va également se désengager de la distribution d’équipements pour les entreprises (essentiellement des PABX), au profit de partenariats.

Des pertes annoncées pour le troisième trimestre

‘équipementier français confirme aussi l’abandon de la fabrication de téléphones mobiles. Toutes ces mesures seront provisionnées à hauteur de 3 milliards d’euros, dans lesquels seront également pris en compte les frais de couverture du contrat avec l’opérateur canadien 360 Networks. Au total, Serge Tchuruk, qui paraissait optimiste en avril, vire au pessimisme et annonce des pertes de 3 milliards d’euros au prochain trimestre pour un résultat opérationnel de 100 millions d’euros. En revanche, il maintient la fourchette de 5 à 15 % pour la croissance de l’activité télécoms.

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ean-Pierre Soulès