Le cuivre n’est pas mort ! Alors que le gouvernement a lancé, il y a quelques semaines, une mission pour étudier l’arrêt de l’ADSL, Alcatel-Lucent démontre que la boucle locale cuivre a encore beaucoup de potentiel. En Autriche, le constructeur vient de réaliser, avec l’opérateur A1 (groupe Telekom Austria), le premier essai mondial de la technologie G.fast. Issue des laboratoires Bell Labs, celle-ci est présentée comme une évolution du VDLS2 et permet d’atteindre, grâce à des techniques dites de « vectorisation », des débits très élevés sur des lignes de cuivre pour de très courtes distances. Dans le cas présent, l’équipementier a atteint 1,1 Gbit/s sur 70 mètres et 800 Mbit/s sur 100 mètres. Ce qui est proche des performances de la fibre optique sur les derniers mètres jusqu’à l’abonné (100 Mbit/s à 1 Gbit/s).
Moins coûteux
Or, c’est justement sur ces derniers mètres qu’Alcatel-Lucent veut positionner sa nouvelle technologie. L’idée est qu’un opérateur pourra utiliser la fibre depuis son cœur de réseau jusqu’au point de connexion le plus proche, voire jusqu’aux immeubles. Les foyers sont ensuite desservis en cuivre, ce qui coûte moins cher. « Dans tout projet FTTH (fiber-to-the-home), une part conséquente du coût par abonné réside dans les derniers mètres entre la baie réseaux la plus proche et le domicile. Ces coûts peuvent être évités grâce au recours à la technologie G.fast sur des lignes téléphoniques cuivre existantes. Cela permet en outre d’éviter d’avoir à creuser des routes ou à déterrer des maisons pour installer un nouveau réseau en fibre optique », peut-on lire dans un communiqué de l’équipementier.
En revanche, sur le déploiement actuel des réseaux très haut débit, la technologie G.fast n’aura que peu d’effet, car elle n’est pas encore normalisée et ne sera pas disponible sur le marché avant plusieurs années. Mais le potentiel qu’elle offre ouvre une nouvelle brèche dans le discours orienté « 100% optique » du gouvernement. Les débats au sein de la « mission cuivre » risquent donc d’être houleux.
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