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Alarme chez les syndicats de La Poste

Les informaticiens des services financiers de l’entreprise s’inquiètent de la restructuration.

Les intentions sont bonnes, pas la méthode. C’est en substance ce que reproche l’intersyndicale de l’informatique de la branche financière de La Poste à son management. En grève le 13 mars dernier, elle s’alarmait de ne pas avoir plus d’éléments d’information sur une réorganisation qui concerne environ 800 personnes, réparties entre Paris, pour la conception des applications logicielles, et Gradignan (Gironde), pour le développement. Entré dans sa phase active en février 2000 avec l’arrivée d’un nouveau directeur informatique, ce projet de restructuration vise à doter la branche services financiers d’une organisation comparable à celles de ses concurrents, notamment les grandes banques (voir encadré).

Un nouvel organigramme tenu secret

Du côté des organisations syndicales, on dénonce l’opacité. “Aujourd’hui, les 800 agents des services informatiques financiers ne comprennent pas ce que l’on veut faire d’eux, dénonce un représentant de l’intersyndicale. Il y a des rumeurs sur les nouveaux organigrammes mais aucune assurance officielle, rien n’est couché sur papier.” Sur ces différents points, Philippe Blin, directeur informatique à la direction des clientèles financières et ancien du Crédit Lyonnais, se montre ferme : “Il est hors de question de donner le détail des audits menés, ce qui engendrerait un faux débat. Idem pour l’organigramme détaillé : le donner, avec noms et grades des agents, est impossible pour des raisons évidentes de confidentialité des données personnelles.”

Entre 5 et 10 % des agents seront réaffectés

Le comité technique paritaire (CTP), prochaine étape, s’annonce donc tendu. Il devrait avoir lieu début avril et valider définitivement la nouvelle organisation. Là encore, l’intersyndicale refusait mi-mars de se prêter au jeu du chèque en blanc, estimant n’avoir pas suffisamment été informée sur les règles de mobilité inter et intradépartement, ni sur la nature exacte des nouvelles fonctions. Le tout laissant planer un doute sur les agents qui seront réaffectés – ils seront entre 5 et 10 %.Malgré tout, la direction informatique et celle des ressources humaines se veulent rassurantes : “Nous attendons que le CTP ait statué pour pouvoir communiquer les changements individuellement mais, de toute façon, 95 % des agents feront sensiblement le même travail qu’auparavant.”Reste à assurer la transition entre ancienne et nouvelle organisation. Selon la direction, tout devrait être bouclé dans les jours suivant le CTP. Si les deux parties s’accordent pour dire que ce passage doit être souple et ne pas pénaliser les projets en cours, l’intersyndicale souligne la difficulté très actuelle à “s’exprimer sur les délais de certains projets alors que la composition des futures équipes et de leurs compétences restent secrètes.”

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Philippe Billard