C’est une histoire de pingouins qui a mal tourné. Dans un monde où les médias traditionnels n’emportent pas toujours
la palme de la crédibilité, quel meilleur vecteur de communication pour faire passer son message que
Youtube.com, un site qui permet à n’importe qui de poster en quelques secondes ses créations vidéo ?Il y a quelques semaines une petite vidéo parodique a fait son apparition sur ce service très prisé des internautes. Son sujet (ou plutôt sa cible) n’était rien moins que l’ancien vice-président démocrate des Etats-Unis, qui s’est
depuis reconverti en apôtre de la défense de l’environnement. On y voit un Al Gore, déjà connu pour ses piètres talents d’orateur, endormir un auditoire de pingouins en essayant de leur faire la promotion de son dernier documentaire (The
Inconvenient Truth) sur le respect de l’environnement. La parodie rencontre d’abord un succès d’estime avant de très vite affoler les compteurs.
Une vraie question d’éthique
Intriguée, une journaliste du Wall Street Journal décide d’enquêter sur l’origine de cette vidéo, que l’on imagine facilement bricolée par un simple internaute, et finit par découvrir que le film est en fait
l’?”uvre d’une agence de relations publiques pro-républicaine (DCI), qui compte également parmi ses clients Exxon, une compagnie pétrolière dont l’un des bâtiments, l’Exxon Valdez, s’était oublié il y a quelques années sur les côtes de l’Alaska.‘ Ce genre de pratique pose une vraie question d’éthique ‘, a indiqué Diane Farsetta, une responsable du Center for Media and Democracy, interrogée par ABC News. Mais
une telle situation est-elle transposable en France ?
supervise la stratégie Internet de l’UMP. Je ne pense pas que de telles pratiques puissent se développer en France. Tout d’abord par manque de moyens, car les budgets des partis politiques sont aujourd’hui très serrés. Et surtout parce que
l’on n’a rien à gagner en diffusant un message négatif. Cela conforte peut-être les militants de votre formation politique, mais cela ne fait pas bouger les lignes par rapport au parti adverse. Au contraire, pour avoir une portée significative, un
message s’il est parodique doit être positif, drôle et inventif. ‘
Une campagne présidentielle 2007 positive
A gauche, le secrétaire national aux TIC (technologies de l’information et de la communication), Vincent Feltesse, affirme que le PS respecte une net-éthique assez stricte (pas d’achat de mots-clés de noms de personnes et pas de
‘ sarkospam ‘…). Et le responsable politique de citer une récente affaire qui a fait le tour de la blogosphère liée à une interview donnée par François Hollande, le secrétaire national du Parti
socialiste. Celui-ci avait déclaré au détour d’une phrase qu’il ‘ n’aimait pas les riches ‘. ‘ Cela a donné lieu à un clip anti-Hollande, explique Vincent Feltesse,
d’abord adossé à un blog, avant d’être médiatisé par le blog d’un responsable de l’UMP ‘. Selon le responsable socialiste, l’UMP aurait à cette occasion ‘ brisé cette règle [de non
agressivité, NDLR] qui prévaut dans la politique française ‘.Pour Arnaud Dassier, l’UMP n’a aucune responsabilité dans cette affaire. ‘ Au contraire, les déclarations de François Hollande n’ont donné lieu à l’époque à aucune reprise médiatique. Mais des internautes ont
posté ses propos sur Daily Motion [un site de partage de vidéos en ligne, NDLR] et le buzz a ensuite gagné la blogosphère, puis au final des militants de l’UMP, qui ont certainement contribué au phénomène
via leur liste de diffusion. Mais je constate qu’en dehors de la blogosphère et des internautes, ces propos n’ont donné lieu à aucune reprise média significative ‘, conclut le responsable de communication, qui espère bien que
la prochaine campagne présidentielle sera une campagne positive.
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