Alors que les Américains s’apprêtent à envoyer aujourd’hui dans l’espace leur rover Perseverance qui ira creuser le sol de la planète Mars pour collecter des échantillons de roches, ce sont les européens qui travaillent sur le moyen de faire revenir ces prélèvements sur la Terre. Plus précisément c’est Airbus-France qui se charge de la construction de ce qui sera le premier « cargo interplanétaire » de l’histoire de l’humanité.
Ce satellite appelé ERO pour « Orbiteur de retour sur la Terre » (Earth Return Orbiter) est un énorme bébé de 6,5 tonnes à système de propulsion hybride – chimique et électrique. Avec ses panneaux solaires d’une envergure de 39 m, il devra non seulement aller jusqu’à la planète rouge, mais surtout récupérer les échantillons et les rapporter sur terre. Une opération à la fois incroyablement complexe, mais aussi extrêmement difficile.
Une chaîne de collecte
Le premier maillon sur site de la « mission retour d’échantillons martiens » (MSR) est évidemment Perseverance, qui est l’explorateur et l’excavateur. Mais ce rover ne sera pas seul, il sera accompagné d’un second rover, européen lui. Ce véhicule sera chargé de récupérer les tubes – 36 au total, insérés dans un conteneur de la taille d’un ballon de foot – dans lesquels Perseverance aura conditionné les roches. Le petit Rover européen devra ensuite les charger dans une petite fusée que la Nasa aura déployée sur place.
Une fois cette fusée chargée, elle sera mise à feu. Et c’est là que ERO va jouer au gardien de but : le lanceur devra libérer le petit conteneur dans l’espace et ERO, qui sera alors en orbite martienne, devra le capturer.
Une fois cette tâche réalisée – attraper un ballon de foot lancé en orbite autour d’une planète à plusieurs millions de kilomètres de la terre – ERO fera route vers la terre, ses mécanismes internes devront insérer les échantillons dans une capsule d’entrée dans l’atmosphère pour la larguer au bon endroit et au bon moment afin qu’ils arrivent indemnes sur notre bonne vieille planète.
Cette chaîne de tâches et de véhicules coûtera un peu moins de dix milliards de dollars étalés sur la décennie que doit durer la mission – le rover Européen sera mis en service en 2028 et le retour se fera dans les années qui suivent.
Tout cela pour passer les échantillons martiens dans les machines terrestres les plus perfectionnées afin de tenter de savoir si, oui ou non, il y a eu de la vie sur la surface de ce qui est désormais un désert de roches et de sable dont la température moyenne est de -63°C…
Source : BBC
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