Fraîchement réélue, Anne Hidalgo entend mettre en place une de ses promesses de campagne à l’automne : faire un référendum sur la durée maximale de location des Airbnb dans la capitale. Vendredi 3 juillet à l’occasion de sa réélection formelle, la maire PS de Paris a précisé son intention d’organiser ce vote probablement « en novembre », comme le rapporte Le Monde.
– 75 % des réservations estivales en 2020
Même si ce n’est pas aux autorités municipales de décider de la durée maximale de location pour les résidences principales (aujourd’hui fixée à 120 jours par an), mais à l’État, « ce référendum donnera de la force pour faire entendre l’avis des Parisiens », estime Anne Hidalgo citée dans les colonnes du quotidien national.
« Entre cette pression politique accrue et une conjoncture économique défavorable, Airbnb se trouve un peu pris en tenaille », analyse son adjoint au logement, Ian Brossat.
Selon le site spécialisé AirDNA, le site de logements partagés a connu une baisse de 75 % des réservations pour juillet et août à Paris par rapport à 2019. À la situation économique compliquée, s’ajoutent des témoignages cauchemardesques de voisins à bout des locations Airbnb post-confinement.
Reprendre la main sur les meublés touristiques
La maire de Paris souhaite également s’attaquer aux locations de meublés touristiques en tant que résidence secondaire, dont la durée de location annuelle n’est pas formellement limitée. Elle souhaite ainsi racheter les meublés touristiques pour les louer aux Parisiens, comme le révèle Le Monde.
Par la création d’une « société immobilière pour le logement abordable », Anne Hidalgo voudrait remettre des logements touristiques de courte durée dans le parc locatif. « Cette entreprise mixte public-privé a vocation à acheter des logements et des bureaux dans la capitale, puis à les remettre à la disposition des familles de la classe moyenne, en proposant des locations 20 % en dessous du prix du marché », expliquent nos confrères.
30 000 logements rachetés ?
Pendant la campagne, Anne Hidalgo comptait récupérer par ce biais jusqu’à 30 000 logements, en mobilisant 20 milliards d’euros en six ans. Mais justement, la question de savoir combien de logements sont loués de manière professionnelle, c’est-à-dire plus de 120 jours par an, est problématique. Airbnb assure qu’il n’y en aurait que 4 080, tandis que InsideAirbnb observe 18 500 loués au moins cent vingt jours. Quant à AirDNA, il mentionne 8 700 logements loués plus de 180 jours. Un angle mort devenu « une guerre des chiffres », symptomatique des rapports tendus entre Airbnb et les autorités locales.
Source : Le Monde, InsideBnb et AirDNA
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