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Aion, décollage immédiat

NC Soft à qui l’on doit City of Heroes ou Lineage, sortira le 25 septembre en France son nouveau MMORPG, Aion. Très attendu, il pourrait bien faire de l’ombre à l’indétrônable World of Warcraft.

Difficile de faire son trou dans le genre des MMORPG quand World of Warcraft truste plus de 11 millions de joueurs… Beau, complet et vraiment « fini », Aion arrive néanmoins avec des atouts de taille et pourrait bien convaincre les aficionados du hit de Blizzard de passer enfin à autre chose.

Semideus ex Machina

Nous sommes ici dans le monde médiéval d’Aeria. Un monde déchiré par la guerre que se livrent deux races de demi-dieux : les Asmodéens et les Elyséens. Ces deux races furent créées par le dieu Aion pour circonvenir la rébellion d’une de ses premières créations, les belliqueux Balaurs. Las, après avoir réussi à emprisonner les Balaurs dans les Abysses, nos demi-dieux n’ont rien trouvé de mieux que de s’entretuer pour tenter, en vain, de prendre le contrôle de la Tour de l’éternité. Le joueur va donc débuter l’aventure dans la peau d’un avatar acoquiné à l’une de ces deux races de demi-dieux.

Quatre classes de départ et beaucoup plus à l'arrivée
Quatre classes de départ et beaucoup plus à l’arrivée – Quatre classes de départ et beaucoup plus à l’arrivée

Après avoir sélectionné sa faction, qui se résume à un choix binaire entre anges (Elyséens) ou démons (Asmodéens), le joueur doit s’intéresser à une classe parmi quatre : éclaireur, clerc, guerrier ou mage. A partir du niveau 10, ces classes ont deux choix de spécialisation. Un guerrier peut, par exemple, devenir templier, le seul tank du jeu, ou se spécialiser dans les dégâts au corps à corps en optant pour la voie du gladiateur. Le prêtre, lui, peut choisir de se concentrer uniquement sur les soins (clerc) ou opter pour une version un peu plus offensive, l’Aède. Au final, ce sont huit classes qui sont jouables. Et ce choix, même s’il peut paraître restreint, permet à NC Soft de proposer un bon équilibre lors des affrontements joueur contre joueur.

Beau ? Non. Magnifique ? Oui.

En plus d’une personnalisation d’avatar très aboutie, Aion frappe par la beauté de son univers. Après quelques heures passées à écumer ses différents décors, il s’impose de très loin comme le MMORPG le plus beau de sa génération. Même s’il utilise une version modifiée du CryEngine (le moteur graphique découvert dans Farcry, sorti en 2004), il n’en demeure pas moins techniquement très réussi et bien au-dessus de tout ce que l’on a pu voir dans le genre.

Un monde de demi-dieux
Un monde de demi-dieux – Un monde de demi-dieux

Les graphistes ont été méchamment inspirés et offrent des décors tour à tour bucoliques et enchanteurs, désertiques et poussiéreux, luxuriants ou inquiétants ainsi que des modèles 3D joliment détaillés et parfaitement animés. On vous passe la qualité des différents effets spéciaux, les reflets sur l’eau ou les jeux de lumière. Il est aberrant de ne pas pouvoir nager, mais le travail sur l’aspect visuel général est une vraie réussite et on évolue les yeux grands ouverts dans un univers totalement dépaysant. Cerise sur le gâteau : musique et effets sonores sont à l’avenant.

De la sim-pli-ci-té

L’interface, très claire, est calquée sur celle de WoW. En à peine quelques minutes on a assimilé la manière dont tout ça va fonctionner. Il suffit de faire glisser ses nouvelles compétences dans la barre d’action et de cliquer dessus pour les activer ou assigner des touches du clavier. Les quêtes peuvent être affichées en suivi dans un coin de l’écran. L’inventaire est basique et la gestion des places dans le sac sera forcément un calvaire. Macros, compétences actives/passives, options diverses… Tout est fait pour que la prise en main soit immédiate et que toutes les informations soient facilement assimilables. Un très bon point.

Autre détail très agréable : les aides en jeu se font sous la forme de vidéos commentées par une voix off. Parfait pour les débutants. Les déplacements peuvent se faire sur un mode classique mais peuvent également basculer en point & click. On ne le conseille pas, prendre cette fâcheuse habitude vous sera fatale dans les niveaux avancés alors que vous vous égayerez dans les airs.

Les ailes de la gloire ?

En effet, une des caractéristiques vraiment unique d’Aion est de proposer des avatars capables de voler sur de courtes périodes. Dès le niveau 10, le joueur peut voler pendant une petite minute pour réaliser une ou deux quêtes ou collecter du minerai.

Ici, le vol est légal...
Ici, le vol est légal… – Ici, le vol est légal…

Cette possibilité de vol est confinée, en début de jeu, à des zones spécifiques mais plus on avance et plus les zones de vol se font nombreuses. Petit à petit, il est possible de rallonger sa durée de vol (grâce à de nouvelles ailes, de nouveaux équipements ou des consommables) et même de combattre d’autres joueurs dans les airs ! Cette nouvelle dimension offre une profondeur inégalée au titre. La sensation de liberté est très appréciable et les combats deviennent beaucoup plus techniques et surprenants.

Casus Belli

En parlant combat, que ce soit sur la terre ferme ou dans les airs, ils s’avèrent très dynamiques et vous poussent à ne pas rester statique. La clef est dans le mouvement. Lorsque vous tapez en avançant vous profitez d’un bonus de 10 % de dégâts. Quand vous tapez en reculant, vous perdez en dégâts mais gagnez en défense. Si vous vous déplacez latéralement, vous augmentez vos chances d’éviter les coups.

Combat épique ou simple mauvaise rencontre ?
Combat épique ou simple mauvaise rencontre ? – Combat épique ou simple mauvaise rencontre ?

Cette technicité dans la gestion des combats est très appréciable et donne beaucoup de rythme à vos affrontements. Autre détail d’importance, la cible que vous combattez est toujours « lockée ». Quel que soit son mouvement, vous lui faites toujours face. Ca n’a l’air de rien mais quand vous commencerez à combattre des joueurs en vol très mobiles, vous vous rendrez compte que la fonction est une bénédiction.

Au niveau des compétences, l’évolution est naturelle et on découvre rapidement la possibilité d’enchaînement. En gros, vous faites un coup d’ouverture de niveau 1 et cela vous permet de lancer un coup de niveau 2 (à choisir généralement parmi deux différents), puis de niveau 3. Et tout ça en appuyant sur une même touche ou en cliquant sur la petite icône à droite de votre personnage. Plus vous combattez et plus vous remplissez une barre d’energie divine qui sera nécessaire pour lancer des sorts d’une puissance dévastatrice. Et enfin, à partir du niveau 20, vous pourrez compléter votre arsenal en investissant dans de nouvelles capacités très spéciales, les stigmas.

Je bashe, tu bashes, nous bashons…

Heureusement que les combats sont dynamiques car globalement les quêtes ne se résument qu’à du monster bashing un peu lassant à la longue. Alors certes nous avons deux catégories de quêtes : les quêtes classiques, celles de la vie de tous les jours, facultatives mais importantes pour la progression en expérience (aider ce fermier à retrouver son cochon, tuer 15 trolls qui dévastent les environs…), et les quêtes de campagne, qui vous font vraiment participer à l’histoire du monde, et cette différenciation est intéressante. Mais à l’arrivée sur 15 quêtes à réaliser par exemple, 12 nous demandent de tuer X type de monstre ou de ramasser X type de butin sur des cadavres…

Si vous saturez, l’occasion est rêvée pour vous rendre en ville et vous caler une petite séance d’artisanat. Vous pouvez évoluer dans les six artisanats proposés (alchimie, couture, cuisine…) mais il ne sera possible de n’en maîtriser intégralement que deux. Le matériel issu de l’artisanat est d’excellente facture. Ne vous privez pas.

Je te tape, tu me tapes, ils nous tapent tous les deux !

Le PVP prend dans Aoin, deux formes principales : le rifting et les affrontements dans les Abysses. Pour le rifting, de nombreux portails s’ouvrent dans les zones à partir du niveau 20. Ces portails sont en fait un accès à une zone de niveau équivalent chez votre ennemi.

Une rencontre qui laisse de glace
Une rencontre qui laisse de glace – Une rencontre qui laisse de glace

Ne reste qu’à composer un groupe viable pour aller mettre un peu de désordre dans leurs rangs. A plus haut niveau, vous évoluerez dans les Abysses pour tenter de prendre le contrôle de forteresses ennemies et profiter ainsi des avantages des artefacts qu’elles protègent ou pouvoir accéder aux donjons qu’elles abritent. Les Abysses reposent sur le système du PvPvE (Player vs Player vs Environment) qui fait intervenir des hordes de Balaurs, contrôlés par l’ordi, alors que vous êtes gentiment en train de vous mettre dessus avec la faction opposée. Le système semble vraiment accrocheur et on a hâte de le pousser plus avant.

Si Aion n’est peut-être pas le WoW killer que de nombreux joueurs attendent (du fait d’un contenu peut être un peu faible et d’un farming qui rebutera bien des joueurs à la longue), il n’en demeure pas moins son concurrent le plus sérieux. Léché, bien fini, mature, beau en diable, très simple d’accès (mais pas simple à maîtriser), il fait montre d’idées excellentes (comme le vol ou les Abysses)… Si le jeu à haut niveau, qui rythmera le quotidien des joueurs chaque soir, tient la route, Aion pourrait même être à l’origine d’une grosse hémorragie parmi les joueurs de WoW, qui commencent à s’ennuyer ferme avec les challenges proposés au niveau maximum. A suivre…

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Richard Homsy