C’est le micro-débat que l’on n’attendait pas forcément. Les sites doivent-ils ou non intégrer les boutons « J’aime » de Facebook, comme ils en ont désormais la possibilité ? C’est Ecrans.fr, le site de Libération consacré aux nouvelles technologies, qui a notamment fait monter la sauce sur le sujet.
Le 3 juin, le site publiait deux articles, dont une tribune de l’enseignant-chercheur Olivier Ertzscheid, expliquant le mal qu’il fallait penser de ce petit bouton. Ecrans avait intégré la fonction à la fin du mois d’avril, mais l’a désormais retirée.
Pour résumer, en cliquant sur un bouton « J’aime », un internaute affiche automatiquement sur son profil Facebook un lien renvoyant à l’article (ou la vidéo, ou tout autre contenu concerné). De fait, tous ses « amis » Facebook le verront et seront susceptibles de cliquer sur le lien pour consulter le contenu. D’où potentiellement du trafic en plus. Mais qui se fait depuis Facebook. C’est l’un des arguments contre cette fonction « J’aime » : elle est une forme de centralisation à partir du réseau social. Elle serait du coup, malgré son contexte Web 2.0, une antithèse de la notion de viralité. Pour Olivier Ertzscheid, c’est même le « degré zéro du lien ». Or, le lien hypertexte, c’est quand même ce qui fait tout l’intérêt et la force de la Toile.
Bien sûr, Ecrans.fr s’inquiète aussi des informations qui sont transmises ainsi à Facebook et ce que ce dernier en fait. Autre argument : un effet de saturation. Facebook par-ci, Facebook par-là, des « amis » Facebook, des messages de Facebook, une page Facebook, des applications Facebook, etc. Le site invoque tout simplement le ras-le-bol. Le système de recommandation précédent, toujours actif, lui suffit.
Le blogueur Korben désactive les boutons « J’aime »
Ecrans.fr n’est pas le seul à avoir évincé le bouton de Facebook. Sur son blog, Korben explique l’avoir également supprimé. Il reproche au système de s’imposer à l’internaute : « Je trouve d’ailleurs cela abusé de la part de Facebook de ne pas laisser le choix à ses utilisateurs via les paramétrages de confidentialité de nos comptes », écrit-il. Du coup, Korben propose un script permettant de désactiver un bouton Facebook !
Rue89 apporte sa pierre au débat dans un article publié lundi 7 juin. Etrangement intitulé « Faut-il aimer ou ne pas aimer le bouton “J’aime” de Facebook ? », ce texte semble vouloir donner une petite leçon de Web 2.0 aux uns et aux autres. Tout cela pour, au final, justifier le fait que Rue89 maintient ses boutons « J’aime ». Avec des arguments qui se tiennent, cela dit (trafic supplémentaire potentiel, visibilité, présence déjà assidue de la rédaction sur Facebook). De là à dire qu’il « faut » aimer cette fonction…
De son côté, 20minutes explique qu’il ne « faut » pas intégrer le bouton. L’argument, ici, tient essentiellement aux questions de confidentialité et de vie privée. Pour celui qui a implémenté le bouton sur son site comme pour les visiteurs qui cliqueront dessus.
Et 01net. dans tout ça ? Les boutons « J’aime » sont apparus la semaine dernière sur nos pages, dans un objectif clair de visibilité. Nous n’en sommes pas encore à nous faire des nœuds au cerveau pour savoir si nous avons bien fait. Nous avons largement traité des soucis que pose Facebook en matière de données personnelles et de protection de la vie privée, et nous continuerons à la faire, en demeurant vigilants. Rappelons aussi que cliquer sur ce bouton, et posséder un compte Facebook, demeure une démarche volontaire.
Ce qui nous a davantage perturbés (le mot est peut-être un peu fort), c’est la raison pour laquelle un lecteur appuierait sur le bouton « J’aime » : aime-t-il l’article ? Le sujet ? Les propos d’une personne citée dans le texte ? Le titre ? Une image ? L’auteur ? Le bouton « J’aime » ne dit rien de tout cela. Cette fonction est peut-être le degré zéro du lien hypertexte. C’est aussi le degré zéro du lien entre une rédaction et ses lecteurs !
A moins que vous nous expliquiez, dans le forum sous cet article, ce que vous en pensez !
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