Le e-learning, ou formation à distance par internet, commence à faire parler de lui et semble promis à un bel avenir. Selon IDC, ce marché devrait en effet connaître un taux de croissance de 177 % en Europe et de 122 % en France d’ici à 2002 ; il générera 243,9 M? en 2004 (1,6 MdF), contre seulement 30,48 M? en 1998 (200 MF). Mais, pour l’heure, le e-learning demeure un beau concept, sans réelle concrétisation, faute de cours. “Une plate-forme sans cours, c’est comme une étagère vide : ça ne sert à rien “, souligne Gérard Batbedat, responsable formation et bureautique du groupe TotalFinaElf. Et pourtant, ces cours coûtent très cher à concevoir, en raison des technologies multimédias et interactives inhérentes à ce type de formation. D’autant plus que, faute de standards, ils ne peuvent être exploités que sur la plate-forme pour laquelle ils ont été conçus. La norme AICC (Aviation Industry Computer based training Committee) répond précisément à cette problématique.
Au-delà de la norme, une architecture
Née en 1988 dans l’industrie de l’aéronautique, la norme AICC servait à normaliser les modules de formation des opérateurs aériens. Aujourd’hui reprise et adoptée par les acteurs du e-learning, elle a évolué vers les standards du web et normalise les échanges entre le contenu (cours) et le contenant (plate-forme CMI [Computer Managed Instruction]). Primordiale pour les organismes de formation et autres portails spécialisés dans le domaine (click2learn, WebEtude, M2S.com ou encore SmartCanal.com), AICC leur offre la possibilité de rentabiliser les coûts d’élaboration des cours par la vente sur différentes plates-formes. Côté entreprises, cette norme leur garantit l’exploitation et la diffusion des cours des prestataires de la formation en ligne, quelle que soit la plate-forme d’e-learning utilisée (Learning Space de Lotus, CentraOne de Centra, Millenium d’Interwise ou Progression d’Iprogress).Complexe, la norme AICC regroupe 10 spécifications. Toutefois, lorsque les éditeurs de la formation en ligne évoquent la compatibilité AICC, ils se réfèrent à la dixième spécification, connue sous le nom d’AGR-10. AICC intervient ainsi à différents niveaux : normalisation des formats de fichiers de cours, des interfaces des logiciels, mais aussi des fichiers stockant toutes les informations relatives au parcours et au “score” d’un étudiant. AICC normalise encore la description du déroulement d’une formation selon des paramètres de réussite ou d’échec du stagiaire, de son profil, de ses compétences de départ, etc.
AICC utilise de nombreux standards
Trop longue pour être déclinée en quelques lignes, la liste des standards regroupés par l’AGR-10 comprend aussi bien HTTP, protocole de communication entre systèmes, que la norme IEEE pour les contenus multimédias ou encore le format Ascii (American Standard Code for Information Interchange) pour toutes les données relatives au fonctionnement du cours ou du parcours de l’élève. Évoluant vers la prise en compte du métalangage XML (eXtensible Markup Language), AICC est également associée à d’autres normes en cours de définition, tel LTSA (Learning Technology Systems Architecture) qui vise à normaliser les flux de données entre CMI.aicc.org
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