L’avenir est peut-être à l’intelligence artificielle générative, mais si les constructeurs mettent le paquet pour promouvoir les nouvelles possibilités offertes par cette technologie, les clients se font plus prudents — voire indifférents, ce qui est certainement pire. D’abord du côté matériel. Chez Intel, les consommateurs ne se précipitent pas sur les PC équipés de processeurs Meteor Lake et Lunar Lake, les deux architectures les plus récentes dotées de puces spécialisées IA.
L’IA sans « killer app »
Les acheteurs jettent plutôt leur dévolu sur les machines avec des puces Raptor Lake, plus abordables — entraînant au passage une pénurie inattendue de capacité de production pour les puces fabriquées en technologie « Intel 7 ». Cette situation surprend, car les nouvelles générations utilisent des procédés plus récents de TSMC. Le constat, dressé par Michelle Johnston Holthaus, CEO de la division Intel Products, est inquiétant pour le groupe.
« Ce que nous observons, c’est une demande bien plus forte pour nos produits n-1 et n-2, afin de proposer des prix adaptés aux attentes actuelles des consommateurs », a-t-elle expliqué durant les récents résultats trimestriels de l’entreprise repris par Tom’s Hardware. La dirigeante pointe notamment le contexte économique difficile et les incertitudes liées aux tarifs douaniers. Le gros point noir, c’est le manque d’entrain des consommateurs pour les « AI PC », qui sont l’avenir du marché pour Intel et pour l’ensemble de l’industrie.
En dehors du prix des PC fonctionnant avec ces nouvelles puces, l’autre problématique est celle des « killer apps » ou plutôt… de leur absence. Les fonctions les plus intéressantes sont intégrées dans des apps déjà existantes (productivité, messagerie), et elles ne sont pas plus impressionnantes que ça. Insuffisamment en tout cas pour lancer une vague d’adoption massive.
Intel va évidemment continuer de promouvoir ses « AI PC » aux marges plus intéressantes. Mais il faudra un gros effort sur le plan des fonctionnalités pour donner envie aux utilisateurs d’acheter de telles machines.
Et pour le moment du moins, Microsoft a du mal à « réenchanter » l’IA générative ! À l’occasion de la rencontre annuelle des dirigeants du groupe, Amy Hood la directrice financière a partagé des données peu flatteuses sur Copilot. Le bot, que l’éditeur a installé absolument partout où il était possible, n’a pas dépassé le plafond de verre des 20 millions d’utilisateurs par semaine l’an dernier. Une goutte d’eau dans l’océan de ChatGPT, qui dans le même temps affichait 400 millions d’utilisateurs hebdomadaires !
Le chiffre, révélé par Newcomer, s’arrête à fin 2024. Il faut espérer pour Microsoft qu’il a augmenté depuis, car les autres bots n’attendent pas. Ces dernières semaines, Copilot a multiplié les nouveautés à l’instar de capacités de vision.
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