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Ah l’exception française !

“Il écrase sa cigarette, puis repousse le cendrier… Il ne rentre pas ce soir.” Ces paroles d’une chanson d’Eddy Mitchell s’appliqueraient bien au salarié d’IBM France…

“Il écrase sa cigarette, puis repousse le cendrier… Il ne rentre pas ce soir.” Ces paroles d’une chanson d’Eddy Mitchell s’appliqueraient bien au salarié d’IBM France noté 4, qui risque fort de prendre la porte sans indemnités et n’ose pas l’avouer à sa femme. Le chiffre quatre ?” la plus mauvaise note chez Big Blue ?” signifie que le salarié a été très peu contributif et qu’il n’a pas été jugé assez performant par son manager.Force est de constater que le numéro un des services informatiques a mis la barre très haut pour ses salariés. Surprenant ? Non. Le système de notation et d’évaluation en entreprise n’a rien de nouveau. Surtout chez les constructeurs américains ?” IBM en tête. Ce système n’étonne pas non plus en période de mondialisation et de crise économique. Encore moins dans le secteur des services informatiques, où concurrence, consolidation, marges et réduction des coûts sont les maîtres mots. Et l’on sait que les dirigeants de ces grands groupes sont confrontés au difficile exercice d’équilibre entre les coûts de la masse salariale et les marges à réaliser. Ce qui surprend, c’est l’objectif déguisé des managers qui affublent de la plus mauvaise note les effectifs “à dégager”, sans une véritable argumentation de ce quota ni l’annonce d’un véritable plan social. Chez d’autres grandes SSII, comme Cap Gemini, les plans de licenciement ont pourtant été annoncés. Serait-ce une nouvelle pratique des directions de ressources humaines, qui consiste à contourner l’exception française… en déguisant un plan social ?Dans l’Eurostar, on peut ainsi surprendre un manager du secteur financier se plaindre de l’exception française, qui bloque l’exécution de son plan de réduction des coûts et… des effectifs sur l’Hexagone : “J’ai diminué mes effectifs dans toutes mes filiales, sauf en France. Au siège parisien, la réponse est clairement non…”, précise-t-il à son voisin. Chez HP et chez Compaq, on ne redoute pas la fusion, mais la restructuration et les importantes réductions de postes. Et ce sont les syndicats français qui se manifestent aujourdhui, et non leurs homologues anglo-saxons, plutôt inscrits aux abonnés absents…

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Clarisse Burger