En effet, selon le quotidien, l’Agence nationale de la sécurité aurait commis des « milliers » d’infractions sur le respect de la vie privée depuis qu’elle a été dotée de nouveaux pouvoirs il y a cinq ans. Ces informations proviennent de l’analyse d’un audit interne et d’autres documents secrets, qui ont été livrés au journal par l’ancien consultant américain du renseignement Edward Snowden.
Selon le journal, l’audit, daté de mai 2012, dénombre 2 776 incidents lors des 12 mois précédents, concernant des « collectes, stockages, accès et communication de données protégées légalement, sans autorisation ». Si la plupart des incidents n’étaient pas intentionnels, nombre d’entre eux proviennent de défaillances, ou de violations des procédures.
Pourtant, la NSA aurait ordonné à ses équipes de falsifier des rapports adressés au département de la Justice et au Bureau du directeur du Renseignement national, en remplaçant certains détails par des termes plus généraux, dont la surveillance non intentionnelle de plusieurs Américains.
Ainsi, en 2008, un « grand nombre » d’appels téléphoniques en provenance de Washington ont été surveillés après une erreur de programmation qui a interverti le préfixe de la zone de la capitale américaine (202) avec celui de l’Egypte (20). L’erreur n’avait pas été révélée à l’équipe de surveillance de la NSA, indique l’article du Post. Depuis le début de l’affaire, le gouvernement américain assurait que, comme l’exige la loi, la surveillance ne concernait pas les citoyens américains sur le sol des Etats-Unis.
Ces révélations mettent un peu plus la NSA sur le gril alors que l’administration américaine continue de couvrir les agissements de l’agence de renseignements en expliquant qu’elle agit dans un cadre légal pour lutter contre le terrorisme.
Pour édulcorer ces entorses, un responsable de la NSA s’exprimant sous condition de l’anonymat dans le Washington Post a signalé que « nous sommes une agence pilotée par des humains et agissant dans un environnement complexe avec un grand nombre de régimes de régulation différents, c’est pourquoi nous nous retrouvons parfois du mauvais côté de la barrière ».
Lire notre dossier spécial sur le scandale Prism.
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