Il a fallu un an de travail acharné à deux entrepreneurs français, Frank-David Cohen et Damien Rottemberg, pour créer leur appli Room. C’est donc avec beaucoup de colère qu’ils ont vu arriver quelques semaines plus tard l’appli Rooms de Facebook. Les deux entrepreneurs préparent une action en justice contre le réseau social, qui n’a pour le moment pas souhaité réagir directement. Toutefois, une source proche de l’entreprise américaine a bien voulu nous apporter quelques éclairages.
« Si les noms des deux produits sont en effet similaires, il ne s’agit pas des mêmes applis, nous indique cette source. Room ne propose que des espaces privés tandis que Rooms fonctionne sans invitation. Il suffit de scanner un QR Code pour accéder à l’espace de discussion. » Un argument que réfute totalement Frank-David Cohen, cofondateur et PDG de Room. « Room ne propose pas que des espaces privés, loin de là. Nous avons fait une appli à dimension sociale puisqu’une fois qu’un utilisateur a créé sa Room, il peut la partager sur Facebook, Twitter ou par e-mail afin d’y accueillir qui le souhaite. »
La loi du plus fort
« Le projet Rooms a été lancé en janvier dernier par la division Branch de Facebook », poursuit la source proche de Facebook. Si Frank-David Cohen veut bien croire que le géant américain travaillait à un tel projet, la sortie concomitante des deux applis n’a, pour lui, rien d’une coïncidence. « Lorsque nous avons mis notre appli sur l’App store, des personnes de chez Facebook on dû se dire que c’était exactement ce qu’il fallait faire. Ils ont alors copié notre travail jusqu’au nom de notre appli, s’agace-t-il. Si remettre au goût du jour les forums des années 1990 est une telle évidence, pourquoi Facebook ne l’a-t-il pas fait avant nous ? »
Et le jeune entrepreneur de poser une question : « Pensez-vous que si un mois après la sortie de Facebook, Google avait sorti un nouveau réseau social qui s’appelait Facebooks, ça aurait été une coïncidence ? »
Si cette proximité des sujets et des noms ne semble pas déranger le réseau social américain, « plusieurs applis peuvent cohabiter sur le Net en exploitant le même concept », nous explique-t-on, Frank-David Cohen a un tout autre avis. « Facebook a bien copié notre idée et est parti du principe que nous étions trop petits pour nous défendre. Il applique la loi du plus fort et n’a aucune considération pour les autres entrepreneurs. »
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