Le mariage de Nissan et de Honda était trop beau. D’ici le printemps, les deux constructeurs japonais devaient fusionner, avec Mitsubishi, dans l’objectif de former le troisième plus gros groupe automobile derrière Toyota et Volkswagen. Malheureusement, après l’annonce quelques jours avant Noël, le vent a tourné et Honda pourrait gâcher la fête. Le constructeur ne voudrait effectivement plus fusionner avec Nissan, mais racheter purement et simplement la marque.
C’est en tout cas ce qu’annonce ce mercredi 5 février le quotidien japonais Nikkei, qui annonçait, à la même occasion, que Nissan n’aurait pas voulu poursuivre les négociations, quitte à mettre fin au projet de fusion initial.
La dégringolade avait commencé il y a quelques jours par le souhait de se désolidariser du projet, émis par Mitsubishi. Sans ce troisième constructeur, la fusion Honda-Nissan était plus simple, mais aussi plus à risque que l’une des deux entreprises cherche à prendre le dessus sur l’autre. Et cela n’a pas échappé. Les actionnaires de chez Honda auraient en effet cherché à pousser le PDG Toshihiro Mibe à obtenir la direction du nouveau groupe formé.
Un moyen pour eux de ne pas voir Nissan salir la bonne santé financière de Honda, en Bourse. Honda pèse en effet six fois plus lourd que Nissan sur les marchés financiers, à la Bourse de Tokyo, et une dilution des actions ne ferait pas le bonheur des détenteurs de parts dans Honda. Une hiérarchie semble donc se créer entre les deux constructeurs, dans un projet qui cherchait à les mettre sur un même pied d’égalité, pour que le Japon sauve son industrie automobile. En face, la concurrence chinoise explose.
Un Nissan au rabais, et une participation de Renault menacée
L’idée d’un rachat de Nissan par Honda a fait du bruit dans l’industrie, alors que le prix proposé par Honda serait plus bas qu’espéré. Un point qui ne fait pas l’affaire de Renault, qui possède toujours 35 % des parts du constructeur. Comme l’expliquait le média japonais Nikkei, un plan B pour le constructeur serait de trouver un nouvel investisseur, sans passer par des marques automobiles.
L’une d’entre elles, qui a déjà évoqué son intérêt dans le dossier Honda-Nissan, est Foxconn. Le constructeur taïwanais d’iPhone pour le compte d’Apple, avait cherché à se placer pour récupérer la participation de Renault. Malheureusement, les autorités japonaises lui ont toujours barré la route, jusqu’à la fin de l’année dernière. À voir maintenant si, en l’absence de fusion, un investissement de Foxconn dans Nissan pourrait être accepté, en guise de solution de dernier recours.
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Source : Nikkei