Voici une entreprise atypique. Aethra est né en 1972 de la volonté d’un ingénieur en électronique plutôt porté sur la recherche-développement. En trente ans, cet ingénieur a réussi à hisser sa société sur le podium des leaders mondiaux de la visioconférence et des terminaux pour réseaux télécoms.
Limiter les risques industriels
Un parcours suivi sans avoir recours aux marchés financiers, mais en limitant les investissements uniquement à la recherche-développement, à l’assemblage et au contrôle final. En faisant d’Aethra une fabless company avant l’heure, l’ingeniere Giulio Viezzoli a su limiter les risques industriels.La production s’appuie au départ sur un réseau de sous-traitants italiens qui permet, dès 1996, de sortir de la monoculture vouée à l’instrumentation. Le lancement d’une première gamme de terminaux RNIS donne la possibilité d’engager une relation privilégiée avec l’opérateur national, Telecom Italia. Ce partenariat joue un rôle décisif dans la croissance de l’entreprise et la place sur le marché naissant et prometteur de la visiocommunication. Depuis, la société transalpine a diversifié sa clientèle en s’implantant commercialement aux États-Unis, en Amérique du Sud, dans presque toute l’Europe et au Moyen-Orient. Et, plus récemment, en Chine, avec l’ouverture d’un bureau à Beijing et la conclusion d’une joint-venture industrielle dans la zone franche de Shenzhen. Aethra compte trois cent cinquante employés (âge moyen : 31 ans), essentiellement basés à Ancône (capitale des Marches), et génère plus de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé pour 40 % à l’exportation.Le marché de la visioconférence est le plus emblématique de l’offre Aethra, puisqu’il s’appuie à la fois sur les équipements, les applications et les services. Les produits s’organisent en trois gammes : les visiophones Maia, les solutions légères Vega et les meubles Nova ou Supernova. Depuis peu, ils sont tous conçus autour d’une plate-forme commune dont le c?”ur est le processeur de codage Trimedia développé au laboratoire d’électronique Philips, en région parisienne. “Cette communauté hardware et middleware permet d’optimiser les évolutions logicielles sur toute la gamme”, indique Daniel Bouladoux, responsable Europe et Afrique du Nord. Aethra promeut aussi la télémédecine, secteur pour lequel a été développé le système Eykona 700, ainsi que l’enseignement à distance.
De nombreuses références
Enfin, Aethra.net assiste les grandes entreprises dans la coordination de leurs réseaux de visioconférence, comme elle l’a fait lors de la prise de participation de General Motors dans Fiat. Les références d’Aethra sont nombreuses : l’Agence spatiale européenne (25 systèmes Supernova), la Maison-Blanche, ou encore, CNN, qui a utilisé la valise Voyager pour ses directs depuis l’Afghanistan. Fort de cette reconnaissance, le constructeur d’Ancône entend profiter de la récession des voyages d’affaires pour développer ses parts de marché et préparer son entrée en Bourse.
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