On l’oublie souvent, mais en France, l’abonnement à Internet par ADSL est le moins cher d’Europe. Pour rester concurrentiel face à Free, l’initiateur du triple play, les FAI ont dû s’aligner sur un tarif de 29,99 euros/mois. Ils ont souvent maugréé, mais n’ont pas osé s’opposer à la véritable barrière psychologique qui s’est instaurée dans nos esprits. Internet, le téléphone et la télévision, c’est 29,99 euros/mois. Et si on veut nous demander plus, il faut justifier d’un changement de la nature de l’offre : quadruple play (téléphonie mobile incluse) ou très haut débit (la fibre optique). Mais arguant d’une injonction de la Commission européenne, le Gouvernement a décidé de changer le taux de TVA appliqué au triple play. Jusqu’ici, la moitié de la facture portant sur le service télévision, était imposée au taux réduit de 5,5 %, l’autre au taux normal de 19,6 %. En contrepartie, les FAI étaient tenus de financer le fond du CNC pour la création cinématographique.
Des conséquences non négligeables
Après l’examen du projet de loi de finances 2011, l’ensemble de la facture passera au taux de 19,6 %. Et cela, malgré le fait que la Commission européenne n’ait pas demandé à la France d’augmenter la TVA, juste de corriger sa répartition. De fait, cette décision gouvernementale sonne bien comme un moyen d’augmenter ses recettes. Avec nous autres, internautes, comme dindons de la farce. Car les implications de cette hausse sont nombreuses : les FAI, qui devront continuer à financer l’industrie cinématographique, ont tous prévenu que les abonnements augmenteraient. Chez Free, cela correspondra à 2 ou 3 euros, que l’opérateur trublion a décidé d’intituler “ taxe Baroin-Sarkozy ” sur la facture.Une augmentation dont on ne conteste pas forcément la nécessité tant la multiplication des taxes et le développement des infrastructures réseau demandent à être financés. Ce qui dérange, c’est la situation qui en découlera : les offres des FAI vont se multiplier, comme pour la téléphonie, rendant leur lecture comparée illisible. Et on verra certainement des offres qui iront titiller les 40 euros. Qui y gagne ? L’Etat, qui ponctionne plus, et le CNC qui, au nom de l’aide à la création, continuera à se faire financer, en sus de la taxe sur la copie privée et du gouffre financier qu’est l’Hadopi. Qui y perd ? Nous, c’est sûr, à une période de franche incertitude sur le pouvoir d’achat.
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