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ADSL : pourquoi c’est le début de la fin, et pourquoi c’est pour le mieux

Cette technologie lancée en 1999 dans notre pays a permis à des millions de Français d’accéder à Internet. Mais la couverture avancée de notre territoire en fibre permet aujourd’hui d’envisager son arrêt progressif.

Le 31 mars dernier a marqué une étape historique dans l’histoire des télécommunications. La petite commune de Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines a dit adieu à son réseau cuivre, ainsi qu’au service téléphonique et ADSL qui y étaient associés.
Il ne s’agissait que d’une expérimentation mais cela préfigure bien ce qui va se passer partout en France à partir de 2023. C’est donc le début de la fin pour l’ADSL, cette technologie d’accès à l’Internet fixe lancée en 1999 dans notre pays et qui compte encore 16 millions de foyers utilisateurs, d’après les derniers chiffres de l’Arcep.

L’ADSL, qu’est-ce que c’est ?

L’ADSL est une technologie utilisant les lignes téléphoniques en cuivre pour échanger des données numériques. Elle a représenté un progrès considérable, car elle a permis de découpler le service téléphonique du service Internet.
Auparavant, il fallait choisir entre l’un ou l’autre. Ces utilisations ont pu être faites en parallèle et en simultané en exploitant des bandes de fréquence différentes, le tout sans risque d’interférence.

L’ADSL a aussi permis de bénéficier du haut débit, facilitant l’adoption d’Internet et l’accès à de nouvelles applications. Cette technologie a ensuite beaucoup évoluée d’un point de vue commercial, en France, où les opérateurs ont lancé le triple play (Internet + Téléphone + TV).
Des évolutions technologiques, comme le VDSL, ont également amélioré, quelques années plus tard, les performances et notamment le débit.

Pourquoi va-t-elle disparaître ?

Le déploiement de la fibre optique progresse rapidement en France. Le gouvernement a promis que tous les foyers en bénéficieraient d’ici 2025. Or, le réseau cuivre coûte plus de 500 millions d’euros par an.

Il est vieillissant puisqu’il repose sur des lignes qui ont été installées il y a plus de cinquante pour apporter le téléphone aux Français. Sans compter sa vulnérabilité aux orages et aléas météorologiques.
Orange, qui a pour mission de l’entretenir, est souvent confronté à des incidents, sans compter les nombreux vols de câble. L’opérateur historique se retrouve sans cesse interpellé par les élus locaux et l’Arcep pour intervenir plus rapidement lors des interruptions et maintenir une meilleure qualité de service. L’Etat et Orange n’ont donc aucun intérêt à conserver le réseau cuivre en doublon de la fibre optique, d’autant plus qu’il est énergivore.

Un départ en douceur

La fin de l’ADSL va se faire très progressivement. D’autre expérimentations en dehors de celle de Lévis-Saint-Nom sont en cours en France. Une nouvelle étape sera franchie avant la fin de l’année avec l’arrêt de la commercialisation de nouvelles lignes pour 10 millions de Français.
Une fermeture à l’adresse qui se fera immeuble par immeuble. La condition sine qua non étant bien entendu que la fibre optique soit proposée par les quatre opérateurs.

Une fermeture technique devrait suivre en 2022. Il s’agira enfin de procéder au démantèlement, c’est-à-dire au retrait des lignes de cuivre. L’opération se fera zone par zone jusqu’en 2030. Le chantier est énorme puisqu’il s’agit de retirer 1,1 million de câbles, dont 60% en sous-terrain.

Quels changements pour les utilisateurs ?

Les abonnés seront prévenus bien en amont de la fermeture du réseau cuivre. Ceux qui ne disposent que d’une ligne téléphonique ne seront pas contraints de souscrire à un abonnement Internet. Leur accès IP sera juste basculé de l’ADSL à la fibre optique sans surcoût.

En revanche, ceux qui veulent continuer à bénéficier d’un accès à Internet n’auront pas le choix : ils devront souscrire à un abonnement en fibre optique. Tout l’enjeu sera donc de les convaincre d’y passer.

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Amélie CHARNAY