Neuf Telecom a secoué il y a quelques jours le petit monde de l’ADSL, en
revoyant à la baisse ses tarifs ADSL (14,90 euros mensuels pour le 512 kbit/s et 24,90 euros pour le 2 Mbit/s). Au moment de lancer ces nouveaux forfaits, Neuf
Telecom avait précisé ses conditions : le 2 Mbit/s était disponible uniquement dans les zones dégroupées, le 512 kbits/s était ‘ disponible sur l’ensemble du territoire, sous réserve d’éligibilité de la
ligne. ‘Il s’avère que cette ‘ éligibilité ‘ n’était pas qu’une question de pure compatibilité technique avec l’ADSL, mais aussi de ‘ compatibilité géographique ‘. Car l’offre 512 kbit/s
n’est pas accessible à n’importe quel nouveau client, même si sa ligne téléphonique peut recevoir l’ADSL. Neuf Telecom précise aujourd’hui qu’environ 10 % des lignes téléphoniques compatibles avec l’ADSL ne sont pas concernées par ses forfaits.
Ainsi, dans certaines villes françaises, les internautes pourront souscrire du 512 kbit/s auprès de Wanadoo, AOL ou Free, pour ne citer qu’eux, mais pas auprès de Neuf Telecom.’ J’ai appelé hier matin au 1099 (…) pour m’entendre dire que je ne pouvais pas profiter du nouveau tarif à 14,90 euros, bien que mon village Villard de Lans, à côté de Grenoble,
soit desservi par l’ADSL depuis juin 2003 ‘, écrivait ainsi un internaute sur un de nos forums au lendemain de l’annonce. Quand la ligne n’est pas éligible, Neuf Telecom propose alors, sur son site ou dans ses centres
d’appel, de se rabattre sur du bas débit illimité à 19,90 euros…
Un changement de stratégie dicté par les tarifs de France Télécom
Neuf Telecom explique avoir en fait revu toute sa stratégie en décembre 2003, après la publication des nouveaux tarifs ADSL de France Télécom (ces mêmes tarifs qui ont permis à Wanadoo de baisser drastiquement ses prix). Le nouveau
catalogue applique des tarifs différents, selon que le répartiteur ?” les équipements du réseau téléphonique où arrivent toutes les lignes ?” raccorde plus ou moins de 20 000 abonnés.Neuf Telecom a alors pris la décision de limiter la vente d’ADSL là où il est en mesure d’afficher des prix agressifs, tout en étant rentable : dans les zones de dégroupage, où il dispose de son propre réseau, et dans celles où les
prix de revente de France Télécom sont les plus bas. ‘ Nous ne sommes pas à l’origine de la distinction entre les gros et les petits répartiteurs. Mais nous avons décidé de nous y adapter ‘, explique un
porte-parole de Neuf Telecom.Pour baisser ses prix et séduire un grand nombre d’internautes, l’opérateur renonce donc à commercialiser de l’ADSL partout même là où c’est techniquement possible, y compris dans certaines zones où il était déjà présent. Une décision
qui ne concerne pas les anciens clients du FAI, l’offre demeurant pérenne, quel que soit le répartiteur.Neuf Telecom réfute en revanche catégoriquement l’idée selon laquelle il recrute ses abonnés uniquement dans les zones où il a déployé ses propres tuyaux. ‘ Dans ce cas là, nous ne vendrions plus que que du
2 Mbit/s, ce qui n’est pas le cas. ‘ Le FAI précise cependant que le rythme de développement de son réseau se poursuit. Il assure pouvoir desservir 75 % des internautes français, dans une quarantaine
d’agglomérations. Leur nombre devrait même atteindre la centaine d’ici la mi-2004. Le dégroupage s’affiche donc comme la priorité des priorités.Les concurrents de Neuf Telecom ne cachent pas une certaine circonspection face aux choix du FAI. ‘ C’est dangereux de ne pas proposer d’offre ADSL de repli à ceux dont la ligne n’est pas
éligible ‘, estime l’un d’entre eux. ‘ C’est un super coup marketing, cette offre à 15 euros, reconnaît un autre FAI. Mais c’est embrouillé, avec des conditions et des
restrictions. Soit très exactement ce que lon ne veut pas faire. ‘ Les futurs tarifs des concurrents de Neuf Telecom nous diront si ces choix ont fait école.
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