Free a frappé très fort. En présentant un pack ADSL 512 kbit/s à 30 euros par mois (modem compris), l’opérateur a précédé ses concurrents avec un tarif inférieur de 15 euros. Il mise sur sa capacité à court-circuiter les tarifs de France Télécom en dégroupant lui-même les lignes de ses abonnés.Conséquence, les fournisseurs d’accès qui ne disposent pas de leur propre réseau et qui continuent à se fournir auprès de France Télécom ne peuvent pas suivre cette guerre ouverte des prix.Premier à réagir, Club-Internet annonce aujourd’hui son offre moyen débit à 30 euros par mois, doublée d’une promotion à 25 euros pour les trois premiers mois. Club-Internet propose donc une offre à 128 Kbit/s au prix du… 512 Kbit/s chez Free. Une offre qui est cependant réservée aux seuls 20 000 premiers clients inscrits.
Club-Internet mise sur ses services pour faire la différence
Á ce prix, Club-Internet rogne déjà sur ses marges. Au début de l’été, le FAI envisageait plutôt un tarif de 35 euros sur ses forfaits. Pour rester attrayant, Club-Internet mise donc sur une gamme de services plus riche et, clin d’?”il à Free, ne fait pas payer les frais de résiliation, qui coûtent 99 euros chez ce dernier.” Nous ne voulons pas être les Leader Price de l’Internet “, se justifie Marie-Christine Levet, PDG de Club-Internet.
” Nous voulons apporter une réelle valeur ajoutée dans nos services, explique-t-elle. C’est pour cela que nous proposons une hot line prioritaire, un antivirus, une assurance pour les transactions en ligne, ainsi que deux filtres permettant de libérer la ligne téléphonique pendant la connexion. “Wanadoo et AOL occuperont aussi le terrain du 128 Kbit/s à partir de la mi-octobre. Une première pour AOL, qui louait jusqu’à présent les vertus de l’Internet illimité, stigmatisant la mode du haut débit chez ses concurrents.
Le marketing au secours des FAI pour affronter Free
Du côté de Wanadoo, des rumeurs évoquent le lancement d’un forfait ADSL de 20 ou 25 heures par mois, sur le modèle de ce que propose déjà T-Online (propriétaire de Club-Internet) en Allemagne.Cependant, les 15 euros de différence entre l’offre à 512 kbit/s de Free et celles de ses adversaires seront difficiles à justifier. Et les FAI devront jouer de tous leurs talents marketing pour affronter cette concurrence.Tiscali, qui possède aussi son propre réseau télécoms, se prépare à s’interconnecter à l’Option 3. Une option qui laissera une plus grande marge de manoeuvre à l’opérateur pour déterminer son prix et configurer son offre. Selon son PDG, Rafi Kouyoumdjian, Tiscali débutera son interconnexion dès octobre.Mais une baisse des prix ne sera pas automatique. ” Nous serons compétitifs, affirme-t-il, mais nous souhaitons garder des marges et offrir un service de qualité. “Du côté de Club-Internet, on avoue être en contact avec des opérateurs alternatifs. “En l’état actuel de nos discussions, nous serons en mesure de basculer chez des opérateurs alternatifs à la fin de cette année, ou en début d’année prochaine.”A cette période, Free pourrait déjà s’être taillé une belle part du marché de l’ADSL en France. D’autant que, en plus de l’accès, l’opérateur entend proposer à ses clients, avec le modem haut débit FreeBox, les mêmes services que ceux d’un câblo-opérateur.Mais, d’ici là, Free devra faire ses preuves.
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