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ADSL : France Télécom part en campagne

En juin dernier, France Télécom annonçait en fanfare s’intéresser aux exclus de l’ADSL. Six mois plus tard, il est l’heure d’un premier bilan.

Il y a 6 mois, France Télécom se targuait d’investir 600 millions d’euros pour déployer l’ADSL en zone rurale. Avec un objectif : couvrir 90 % de la population à la fin de 2005 contre 74 % en juin. A l’heure du
premier bilan, qu’en est-il ?Entre juin et aujourd’hui, 4 500 nouvelles communes se sont vu proposer un accès ADSL. Environ 2 100 de ces heureuses élues comptent moins de 1000 habitants. Ainsi, selon les études prospectives de France Télécom,
79 % de la population nationale devrait avoir un accès au haut-débit d’ici à la fin de l’année. ‘ Nous avons mené un déploiement volontariste pour équiper les zones rurales ‘, commente
Jean-Philippe Vanot, directeur exécutif de la division réseaux et opérateurs de France Télécom.Concrètement, l’opérateur historique explique avoir ainsi équipé plus de 10 000 répartiteurs téléphoniques (centraux téléphoniques couvrant des zones équivalentes à 2 000 habitants) de lignes ADSL. Et parmi eux, 30
l’ont été à la demande de 115 communes. Une promesse faite un juin dernier par l’opérateur historique, selon laquelle il assurait équiper ses répartiteurs de DSLAM dès que 100 demandes d’ouvertures de lignes lui étaient faites.

Une mission de service public ou non ?

La politique d’équipement des zones rurales ne fait pas que des heureux. ‘ On peut faire de belles déclarations et déclarer aller partout sur le territoire, quand on a un retour sur investissement acquis sur les
zones rentables
‘, souligne un FAI. En clair, seul France Télécom pourrait investir dans des zones à perte, parce qu’il possède en valeur encore 60 % du marché de détail et 90 % du marché de gros.’ Il faut savoir si l’on veut une concurrence saine où non. France Télécom a longtemps été dans une position de monopole. En s’implantant maintenant dans les zones rurales, il reproduit ce monopole. C’est pourquoi
nous souhaitons une homologation tarifaire sur l’ADSL ‘,
commente Stephane Senacq, directeur délégué de l’Aforst (Association française des opérateurs de réseaux et services de télécommunications).L’association, qui regroupe FAI, opérateurs alternatifs et câblo-opérateurs, craint que France Télécom ‘ n’accroisse la fracture numérique en pratiquant des tarifs artificiellement bas dans les villes, tout en
maintenant des prix supérieurs dans les campagnes ‘
. Autrement dit, les opérateurs alternatifs, qui n’ont pas la force de frappe nécessaire pour s’implanter dans des zones non rentables, craignent quune part du gâteau leur
échappe.En fait, on retombe toujours sur le sempiternel problème … France Télécom est-il une entreprise comme les autres ou a-t-il une mission de service public ? Il serait grand temps de trancher…

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Hélène Puel