“ Je pensais qu’on en avait fini avec ces offres. La valorisation de cette affaire, rapportée à son risque, me paraît largement excessive“, lâche un spécialiste des petites valeurs boursières. L’accusé : c’est Adomos, spécialiste de l’immobilier en ligne inscrit sur le Marché libre.La société devait lever 2,6 millions d’euros (plus de 17 millions de francs), via une augmentation de capital, sur la base d’une valorisation de 38,3 millions. Un prix à rapporter à un chiffre d’affaires 2000 de 2,5 millions. Ses prévisions pour 2001, 2002 et 2003 étant respectivement de 7, 23, et 35 millions d’euros. Les premiers bénéfices ne sont attendus qu’en 2002 (2,8 millions), la rentabilité (8 millions) en 2003. Le ratio valorisation-chiffre d’affaires ressort donc à 5,5 fois pour 2001, 1,7 fois le prévisionnel 2002, avant augmentation de capital. Le PER (price earning ratio, rapport cours-bénéfice) 2002 est de 13,7. “ Il n’était pas évident de retenir une méthode de valorisation classique, car la société n’a pas de comparables purs, explique Philippe Léonard, analyste chez Fortis Securities, banque-conseil d’Adomos pour l’introduction. Mais le chiffre retenu est prudent. Il laisse un potentiel de hausse, les coûts sont maîtrisés et le chiffre d’affaires augmente de mois en mois. “La méthode retenue est un prix de marché fondé sur un mélange de plusieurs formules. De ” faux ” comparables ont été identifiés (Homestore, américain spécialiste du crédit immobilier en ligne, Spir, groupe de presse gratuite français, Lending Tree, le spécialiste du courtage en crédits). La moyenne du ratio valeur d’entreprise-CA la valorisait à 55,9 millions d’euros, détaille Philippe Léonard.
Difficile valorisation
Ensuite la méthode, classique, des discounted cash-flows (c’est-à-dire diminué de la prime de risque), faisait monter la valeur d’Adomos à 75 millions d’euros (pre-money). Enfin, la valorisation de la société lors de sa dernière augmentation de capital, en février, était de 40 millions d’euros. Le prix retenu, 38,3 millions, présente une décote par rapport à chaque repère. Encore un peu cher, pour une entreprise encore jeune (septembre 1999) et de cette taille ? “ Notre modèle est unique. Nous ne sommes pas une pure dot-com, mais un intégrateur de services multicanal, dans l’univers de l’immobilier“, plaide Fabrice Rosset, son PDG fondateur. Éditeur de sites internet (Selectaux.com, Acheter-louer.fr), et de presse gratuite immobilière, Adomos se veut un interlocuteur global dans son domaine. Le particulier pèse encore 90 % de l’activité, mais le pôle B to B croît plus vite.Une série de partenariats devraient doper ses revenus : avec Wanadoo, côté B to C ; avec les Caisses d’Épargne (pour la fourniture de sa technologie en marque blanche) et Laforêt Immobilier, dans le B to B. “ La Bourse va nous servir à développer notre notoriété et permettre une croissance externe. Je vise à renforcer notre force commerciale offline, à acheter de la presse immobilière régionale, ou de la technologie“, explique Fabrice Rosset, qui conserve avec les fondateurs, 38 % du capital. Les financiers, JP Morgan en tête, détiennent les 62 % restants. “Nous mériterons nos ratios dans les prochains mois, avant de passer sur un marché réglementé dès 2002 “, promet-il.
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