Après avoir connu une certaine gloire à l’apogée du Macintosh, Adobe a su négocier son virage vers l’environnement Windows. Si la société réalise aujourd’hui 60 % de son chiffre d’affaires sur cette plate-forme, sa stratégie globale au cours des deux dernières années ne lui a pas évité de connaître quelques déboires financiers, qui se sont traduits par une baisse brutale de son action en Bourse. L’éditeur a entrepris, fin 1998, une restructuration complète qui a eu pour effet de redonner confiance aux investisseurs (l’action a triplé en huit mois) et, surtout, de mieux positionner la marque auprès des entreprises.
Une version allégée de Photoshop
Aujourd’hui, Adobe est présent sur quatre segments de marché : la publication professionnelle, la publication web, les solutions documentaires et les médias dynamiques (vidéo, effets spéciaux). “Tous ces secteurs sont développés en parallèle, précise Didier Cocherel, vice-président pour l’Europe du Sud, mais, pour le moment, nos deux priorités sont Internet et le lancement d’InDesign, notre nouveau logiciel conçu pour les professionnels de la PAO.” Adobe a décidé de se donner les moyens de ses ambitions. La commercialisation d’InDesign, censé concurrencer XPress, s’accompagnera d’une grande campagne marketing auprès des flasheurs. Adobe veut aussi être présent à toutes les étapes de la création et de l’animation de sites web grâce à GoLive (une acquisition récente) ou à travers les nouvelles fonctions de Photoshop et d’Illustrator. Enfin, Adobe ne veut plus être considéré comme un éditeur réservé aux professionnels des arts graphiques. Comme le rappelle Didier Cocherel, “les outils doivent s’adapter aux profils des utilisateurs et non l’inverse “. À cet effet, il va commercialiser une version allégée de Photoshop à l’intention du grand public et des PME et souhaite faire d’Acrobat la plate-forme documentaire de toutes les entreprises.Avec des activités clairement redéfinies, Adobe paraît être en mesure de conquérir de nouvelles parts de marché tant dans le domaine d’Internet que dans celui des petites entreprises. Dans ces secteurs de plus en plus concurrentiels, la croissance dépendra aussi des alliances (et des rachats) que saura réaliser l’éditeur.
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