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AdBlock : Google paie pour que ses publicités ne soient pas bloquées

Le logiciel choisi par des millions d’utilisateurs pour bloquer les publicités sur le Web est payé par certaines sociétés pour que leurs annonces soient sur liste blanche.

Si certains pensent que le Web n’a pas encore trouvé son modèle économique, celui de la publicité semble avoir bien pris ses marques. Au point que le surf en souffre parfois. Des solutions technologiques, comme AdBlock Plus, qui, comme son nom l’indique, permet de bloquer les publicités, connaissent un véritable succès. Selon le site d’eyeo, la structure qui édite le logiciel open source, AdBlock Plus a été téléchargé plus de 150 millions de fois.

Disponible sous forme d’extensions pour Firefox ou Chrome, AdBlock Plus établit toutefois des différences entre les publicités. Bon nombre sont bloquées, d’autres jugées « Acceptables », selon différents critères, comme le fait qu’elles soient statiques, « textuelles, sans image accrocheuse » ou placées à un endroit de la page qui ne gêne pas sa consultation. De même, certains liens d’affiliation (contenant l’identité de l’affiliateur) ne sont pas concernés.

Payer pour être sur liste blanche

Jusque-là, on serait tenté de ne pas voir de problème. Pourtant, un site autrichien (Horizont.at), repris par Salon.com, a mis un petit coup de projecteur sur un point de fonctionnement qui peut faire sourciller.

En effet, il est possible de payer pour figurer sur une liste blanche, une liste de lien acceptable. Ainsi, selon Horizont, Google et d’autres géants du Web paient pour pouvoir contourner AdBlock Plus. Le projet AdBlock ne s’en cache d’ailleurs pas et l’indique très clairement dans une rubrique de son site, accessible notamment depuis l’extension. « Etre inscrit en ‘liste blanche’ est gratuit pour tous les petits sites et les blogs. Cependant, la gestion de cette liste nécessite des efforts importants de notre côte et cette tâche ne peut pas être totalement prise en charge par des bénévoles, comme c’est le cas pour les filtres communs. », explique le site dans un paragraphe intitulé : « les compagnies payent-elles afin d’être ajoutées à votre liste (blanche, NDLR) ». L’explication se termine par ces mots : « C’est pourquoi nous sommes payés par certains grands éditeurs qui souhaitent participer à notre programme ’Publicités acceptable’. »

Les raisons d’une telle option

Ce programme de liste de publicités acceptables, qui était encore en phase de beta test en début d’année, est conçu comme une tentative d’éduquer l’écosystème publicitaire en ligne. Till Faida, co-fondateur d’Adblock Plus, déclarait en février dernier à nos confrères de Digital Trends : « Nous essayons d’intégrer les retours de nos utilisateurs, mais également des sites Web, des agences publicitaires et des annonceurs pour créer des règles qui constituent un compromis qui fonctionne pour tous. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est un objectif très ambitieux et un chantier de longue haleine ».

Pour Till Faida, cette liste est surtout destinée à aider les petits acteurs, pas les gros et que ce « système ne repose pas sur un prix fixe ». Autrement dit, on ne paie pas simplement pour figurer sur la liste blanche. Contacté pour avoir plus précisions, AdBlock Plus ne nous a pas répondu à l’heure où sont écrites ces lignes.

Quel devenir pour le Web et la publicité ?

Si la « révélation » du site autrichien ne semble pas aussi catastrophique qu’elle pourrait l’être pour les utilisateurs d’AdBlock plus, n’en est pas moins posée la question du financement et de l’indépendance des projets qui permettent à notre navigation de ne pas être trop altérée par la publicité. Et, en corollaire, une autre question, où se trouve l’équilibre qui ménagera à la fois les besoins publicitaires et notre liberté de « surfeur pas consommateur » ?

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Sources :
Horizont
via Salon
FAQ AdBlock Plus

Ci-dessous, la chronique de Delphine Sabattier sur la polémique Adblock Plus (05/02/15) :

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Par : Opera

Pierre Fontaine